Leurs quatre pieds plantés dans un jardin de pommes
Pour nourrir en été les oiseaux du village
Et fournir de l’ombrage aux vagabonds du ciel
Leurs bras laissés dans l’air au jeu des tourterelles
Et leur voix et leur souffle ajoutés à la mer
Tous les moyens d’amour de luxe et de tendresse
Leur manquent dans la tombe ou le nouveau berceau
Leur jeunesse est partie aux œuvres du printemps
L’appareil lacrymal aux yeux bleus de l’automne
Et l’éclat de la neige aux doigts noirs de l’hiver
Et libre de la soif la fleur à deux pétales
Reste dans la fontaine à jamais effeuillée
Tous les moyens d’amour de luxe et de tendresse
Leur manquent dans la tombe ou le nouveau berceau
Excepté leurs beaux yeux qui rallumés dans l’ombre
Sont quatre chandeliers tout ravagés de pleurs