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Les Gourmands
Écrit en 1810 par Pierre-Jean de Béranger, ‘Les Gourmands’ est un poème qui se moque gentiment des excès des amateurs de bonne chère. À l’époque où la gastronomie prenait une place prépondérante dans la culture française, Béranger nous rappelle avec humour qu’il faut savoir rire plutôt que de se laisser étouffer par les plaisirs de la table. Cette œuvre reste significative car elle illustre à la fois l’esprit léger et la critique sociale propres à la poésie du début du 19ᵉ siècle.
À Messieurs les gastronomes. Gourmands, cessez de nous donner La carte de votre dîner : Tant de gens qui sont au régime Ont droit de vous en faire un crime. Et d’ailleurs, à chaque repas, D’étouffer ne tremblez-vous pas ? C’est une mort peu digne qu’on l’admire. Ah ! pour étouffer, n’étouffons que de rire ; N’étouffons, n’étouffons que de rire. La bouche pleine, osez-vous bien Chanter l’Amour, qui vit de rien ? A l’aspect de vos barbes grasses, D’effroi vous voyez fuir les Grâces ; Ou, de truffes en vain gonflés, Près de vos belles vous ronflez. L’embonpoint même a dû parfois vous nuire. Ah ! pour étouffer, n’étouffons que de rire ; N’étouffons, n’étouffons que de rire. Vous n’exaltez, maîtres gloutons, Que la gloire des marmitons : Méprisant l’auteur humble et maigre Qui mouille un pain bis de vin aigre, Vous ne trouvez le laurier bon Que pour la sauce et le jambon ; Chez des Français quel étrange délire ! Ah ! pour étouffer, n’étouffons que de rire ; N’étouffons, n’étouffons que de rire. Pour goûter à point chaque mets, A table ne causez jamais ; Chassez-en la plaisanterie : Trop de gens, dans notre patrie. De ses charmes étaient imbus ; Les bons mots ne sont qu’un abus ; Pourtant, messieurs, permettez-nous d’en dire. Ah ! pour étouffer, n’étouffons que de rire ; N’étouffons, n’étouffons que de rire. Français, dînons pour le dessert : L’Amour y vient, Philis le sert ; Le bouchon part, l’esprit pétille ; La Décence même y babille, Et par la Gaîté, qui prend feu, Se laisse coudoyer un peu. Chantons alors l’aï qui nous inspire. Ah ! pour étouffer, n’étouffons que de rire ; N’étouffons, n’étouffons que de rire. Chanson écrite en 1810 . Extrait de: Toutes les chansons de Béranger (1843)
En conclusion, ‘Les Gourmands’ nous invite à savourer la vie avec légèreté et à chérir les moments de partage. N’hésitez pas à découvrir d’autres œuvres de Béranger pour explorer son talent et son humour aiguisé.