Ton amour m’a saisi comme un vent de fureur,
Ravageant la raison et brisant les barrières ;
Je brûle d’une fièvre, une étrange terreur,
Qui me pousse vers toi, sans regard en arrière.
Vois ce volcan vibrer au creux de mes vertiges,
L’orage gronde sourd dans la nuit de mes sens.
Je me perds dans l’abîme où tu me diriges,
Esclave de ce feu aux reflets incandescents.
Il me faut ton regard, foudroyant et farouche,
Pour calmer ce brasier qui ne veut point mourir ;
Je veux boire le ciel sur le bord de ta bouche,
Quitte à sombrer demain, quitte à devoir périr.
Emporte-moi soudain, ô vague déferlante,
Dans le fracas divin d’un destin orageux ;
Notre âme se consume, ardente et violente,
Comme un astre tombé dans un ciel nuageux.

