Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .
Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.
⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.
Profitez-en !
Pendant la Moisson
Le poème ‘Pendant la Moisson’ de Jules Breton, écrit en 1875, capture l’essence de la vie à la campagne lors d’une chaude journée estivale. Avec une délicate attention aux détails, Breton peint un tableau vivant de la nature vibrante, mais aussi de la mélancolie qui accompagne la période des récoltes. Son message résonne au-delà du temps, faisant de ce poème une œuvre incontournable dans la poésie française.
Les hommes sont aux champs et chaque maison vide, Muette et close aux feux étouffés du soleil, Sous le poids lourd d’un ciel à l’ardoise pareil, S’endort dans la torpeur de son ombre livide. Miroitement aigu dans ce calme de mort, La tuile qui reluit a des éclairs farouches Et sur le fumier vibre un tourbillon de mouches, Sous les traits acérés du rayon qui le mord. Jetant de faibles cris, la frêle musaraigne, Dans les jardins, se meurt de soif au long du mur, Car sur le sol partout incandescent et dur, Spectre à l’œil dévorant, la sécheresse règne. Le familier du lieu, l’immobile idiot Sur sa borne est assis parmi les maigres poules ; Morne, il écoute, aux champs plombés de chaudes houles, Crier un invisible et lointain chariot. Les chiens silencieux vont, viennent dans la rue ; Une vache parfois pousse un long beuglement, L’hirondelle fend l’air et décrit brusquement Un méandre à la courbe aussitôt disparue. Pas un arbre à l’entour, pas un feuillage vert. Telle qu’une fournaise ardente et sans issue Où le brun moissonneur, penché, halète et sue, Dans un immense ennui la plaine au loin se perd. Mais voilà, comme un bruit confus de ruche folle, Qu’un fredon de jeunesse éveille l’écho sourd : Dans la noire maison de brique au cœur du bourg, Joyeusement murmure et bourdonne l’école. Et ce bourdonnement, enfantine fraîcheur, Mêle son charme à l’air que brûle un feu lugubre : C’est comme un courant pur au désert insalubre, Une source bénie où va boire le cœur. Courrières, 14 juin 1875.
À travers ‘Pendant la Moisson’, Jules Breton nous invite à ressentir l’intensité de l’été tout en réfléchissant sur la solitude qui peut accompagner la vie rurale. N’hésitez pas à explorer d’autres poèmes de cet auteur pour découvrir davantage de ses réflexions poétiques sur la nature et l’humanité.