Le Poète des Cimes Éternelles
Dans la blancheur d’un hiver de solitude,
Sur les cimes où le vent murmure son ode,
Vivait un jeune poète, en proie à la lassitude,
Sa plume, telle une flamme, éclairait son mode.
Ses vers, tels des flocons, tombaient avec douceur,
Sculptant des rêves d’amour dans l’air glacé,
Mais ce cœur ardent, prisonnier de la peur,
Portait en son sein le mal qui l’assaillait.
Oh, Éléonore, étoile de sa nuit étoilée,
Fleur fragile, éclat d’une beauté sans égale,
Parmi les ombres blanches où le temps se fane,
Elle dansait, enivrée par la lumière pâle.
Mais la montagne, cruelle, s’éveillait en silence,
Un mal mystérieux, tel un venin sournois,
Ravalait le souffle de cette douce existence,
Et l’amour, à son tour, courbait la tête sous le poids.
« Mon poète, » soupirait Éléonore, à l’agonie,
« Ce destin, ce sort qui nous tient captifs,
Ne laisse pas mon cœur se perdre dans l’oubli,
Fais de nous l’écrin d’un amour, d’un récit. »
Les nuits se succédaient, étoilées de larmes,
Le poète, en secret, pensait à l’ultime offrande,
Dans le creux de la neige, où s’épanouit l’âme,
Se dessinait le sacrifice, sa volonté ardente.
Il arpenta les cimes, le cœur lourd de promesses,
Cherchant l’herbe rare, la potion de vie,
L’amour, tel un phénix, renaissant de la détresse,
Pourrait-il sauver Éléonore et l’extirper du déni?
Les jours s’égrenaient, chacun tel un soupir,
L’ombre grandissante de la mort enchaînée,
Le jeune poète, au bord de l’avenir,
S’arma de courage, sa décision scellée.
« Oh, ma muse, douce muse, toi qui es l’inspirée,
Je te donnerai tout, même ma vie, ma voix,
Pour te voir sourire, et la douleur chassée,
Je franchirai la nuit, pour atteindre ta joie. »
Ainsi, dans la tempête, il chercha l’inaccessible,
Entre les neiges froides, il trouva le remède,
Mais le prix à payer était d’une ampleur terrible,
L’abandon de son être, une promesse d’ombre, un vœu de sève.
Dans le fracas des vents, il se tenait, ému,
Face à l’abîme, l’ultime épreuve à surmonter,
Éléonore, son cœur, si fragile, si nu,
Ne pouvait comprendre le poids de ce sacrifice scellé.
« Que je devienne le vent, la neige, l’étoile,
Pour toi, je plierai la nature, le ciel,
Je ferai de mes mots une ultime toile,
Et te laisserai vivre, même si la peine est éternelle. »
Le poète, avec bravoure, s’élança dans le noir,
Là où les ombres dansaient, là où le temps se fige,
Il prit la potion, une goutte de l’espoir,
Mais c’était son propre cœur qu’il offrait au naufrage.
Une lumière soudaine, éclatante de vérité,
Illumina la cime, révélant la souffrance,
Éléonore, éveillée dans l’ombre, comprit,
Que l’amour, parfois, demandait une existence.
Les neiges, témoins muets de ce sacrifice pur,
Recouvrirent le poète, apaisant son tourment,
Éléonore, elle, pleura son amour, si dur,
Et sur la montagne, flottait un vent de chagrin.
Ainsi, dans les cimes, où la mémoire s’entrelace,
Resteront les mots d’un poète maudit,
D’un amour éternel, d’un ultime espace,
Où le sacrifice vain, à jamais fut son choix, son cri.