Dans les brumes pesantes d’une nuit sans étoile, où les rêves se heurtent à la réalité âpre, je m’aventure, affligé par ce spleen qui ronge l’âme. Tel un voyageur égaré, je recherche l’idéal, cette lueur fugace que mes pensées effleurent avec mélancolie. Baudelaire, maître des ombres et des lumières, résonne en moi, éveillant des échos de beauté et de tristesse inextricablement liés. Comment danser sur ce fil tendu entre l’abîme et l’extase, entre la déchéance humaine et l’éclat sublime des cœurs désenchantés ?
Ombres vagabondes, errantes sous la lune,
Échos de douleurs murmure en frémissement,
Dans le jardin des Luxures, fleurs d’un crépuscule,
Leur parfum douxâtre enivre le sentiment.
J’attends dans le silence, où l’azur se fane,
Tandis que les nuages, en larmes, passent,
Le cri de mon âme, ce poème de l’ane,
Se perd dans le sillage des vents qui me lassent.
Sur l’autel du temps, des souvenirs s’inclinent,
Des rires oubliés dansent sur l’opale,
Au gré des désirs qui, hélas, se devinent,
La beauté s’esquisse et l’amour se dévale.
Puis, dans cette débauche où le rêve s’invite,
Je sens l’idéal fuir, comme ombre envolée,
Dérobé aux tangentes d’une vie si défaite,
Il se glace, s’éteint, dans la brume étoilée.
Et sous ce ciel lourd, où mes pensées se trament,
Je scrute l’horizon, usé par l’angoisse,
La lumière se meurt, l’horizon se fane,
Entre splendeur et dégoût, danse l’ivresse.
Mon cœur, en apesanteur, cherche la chute,
À chaque battement, se dessine le vide,
Dans un monde sans sens, où l’écho éclot,
Le spleen m’envahit, comme un doux liquide.
Pourtant, lorsque la mer embrasse le rivage,
L’idéal émerge, tel un phare ardent,
Un élan puissant, un souffle de courage,
Qui me pousse à l’espoir, à chercher l’instant.
Ainsi, dans ce contraste entre lumière et ombre, je me rappelle que même dans le désespoir, l’idéal réside quelque part, attendant d’être découvert. Chaque pas sur ce chemin tourmenté, bien que semé d’embûches, est une quête essentielle de la beauté qui se cache sous les craquelures de l’existence. C’est dans cette danse entre le spleen et l’idéal que se trouve notre humanité, fragile mais éclatante, cherchant sans cesse à se réinventer.