montant au-dessus des forêts où les coupes deviennent silencieuses.
Déjà là-bas se redéploient les fougères sur le passage d’une fiancée sauvage. La sève des simples les plus suaves imprègne le bas de sa jupe à
chacun de ses pas.
De certaines vallées des voix appellent à l’unité du monde et à la fin des règnes ; et les pauvres descendent des grands bois avec leurs habits recousus et ce parfum de
feuille brûlée trahissant leur majesté secrète.
Ailleurs une chambre est remplie de tiédeur entrée par la fenêtre ouverte. Une enfant y a laissé une lettre à ses parents leur disant qu’elle s’en va pour toujours,
qu’elle n’est pas la rose ni la putain qu’on croit, et qu’elle veut simplement affranchir sa chair de tous les mots d’amour.
Au fond du jardin, légère, elle marche sur les châssis, traverse sans bruit la clôture. Un ruban de liseron enlace sa cheville. Derrière la machine des grillons gronde
la proximité du Ciel.