Le poème ‘Aïcha’ d’Abdelmadjid Kaouah plonge le lecteur dans un univers sensoriel où les arômes de la cuisine maternelle s’entremêlent aux souvenirs d’enfance. En évoquant des images puissantes de fruits, d’épices et de confitures, l’auteur nous invite à réfléchir sur l’importance des traditions familiales et des moments partagés. Ce poème, propre à toucher quiconque a connu la chaleur d’un foyer, reste d’une grande pertinence dans notre quête de réminiscences personnelles.
Un bouquet d’arômes de sirops et d’épices
Envolés sur le nuage de l’usure
Des mâchoires fatiguées lasses
De mordre à l’ordre des jours
Pourtant belles sont encore les senteurs
Une confiture qui s’échappe de la mémoire
La mère accroupie dans la cuisine
L’orange forte dans une main
La râpe dans l’autre dans un combat à deux
Tandis que le sucre comme une vierge farouche
Se débat et se donne en mille replis secrets
Dans le chaudron à malice
C’est ainsi que la mère traçait les frontières
Des saisons d’un fruit à l’autre
Quand le marché s’ouvrait enfin aux humbles
Coings abricots poires oranges amères
Et parfois même la tomate venait à la rescousse
Pour boucler le trimestre
Le citron prenait sa revanche et trônait
En bourreau de circonstance
Imposant ses greffes vicieuses
Et sa bave fils prodigue impénitent
Prêt à toutes les compromissions
Et à tous les plaisirs fruités
Ah il m’en souvient de Aïcha
Et de ses miracles domestiques
Sur Cugnaux traînent derrière les belugas
Des parfums de confitures d’outre mémoire.
Envolés sur le nuage de l’usure
Des mâchoires fatiguées lasses
De mordre à l’ordre des jours
Pourtant belles sont encore les senteurs
Une confiture qui s’échappe de la mémoire
La mère accroupie dans la cuisine
L’orange forte dans une main
La râpe dans l’autre dans un combat à deux
Tandis que le sucre comme une vierge farouche
Se débat et se donne en mille replis secrets
Dans le chaudron à malice
C’est ainsi que la mère traçait les frontières
Des saisons d’un fruit à l’autre
Quand le marché s’ouvrait enfin aux humbles
Coings abricots poires oranges amères
Et parfois même la tomate venait à la rescousse
Pour boucler le trimestre
Le citron prenait sa revanche et trônait
En bourreau de circonstance
Imposant ses greffes vicieuses
Et sa bave fils prodigue impénitent
Prêt à toutes les compromissions
Et à tous les plaisirs fruités
Ah il m’en souvient de Aïcha
Et de ses miracles domestiques
Sur Cugnaux traînent derrière les belugas
Des parfums de confitures d’outre mémoire.
À travers ‘Aïcha’, Kaouah nous rappelle les liens invisibles tissés par les saveurs et les odeurs. Ce poème est une invitation à revisiter ces moments précieux et à redécouvrir la beauté des simples plaisirs de la vie. N’hésitez pas à explorer davantage d’œuvres de cet auteur pour découvrir d’autres facettes de son talent.