Dix Jours de Lit est une œuvre remarquable d’Alexandre Toursky qui brosse un tableau saisissant des conséquences de la maladie sur le corps et l’esprit. Écrit au 20ᵉ siècle, ce poème illustre avec une grande sensibilité la manière dont la maladie transforme l’environnement familier en un univers hostile. Toursky, à travers une écriture évocatrice, nous incite à ressentir les subtilités de la souffrance physique et psychologique.
La maladie installe de surprenants décors.
Elle sait qu’il importe d’abord de méduser.
Pour ce faire, elle change volumes et couleurs, donne à tout un visage fermé.
Ce caractère d’étrangeté la nomme dans ce que l’habitude retrouvait chaque jour.
La perte d’un objet peut souvent l’annoncer.
De simples maladresses, — un verre qu’on renverse, des mots que l’on oublie — préparent le terrain.
Le mal ne s’aventure jamais dans une chambre
dont les meubles respectent leur juste emplacement.
En certains cas bénins, la symétrie peut être puissamment préventive !
Remis droit, un tableau importune la fièvre.
Les bruits n’entrent en scène qu’au milieu du désordre.
A son aise, le sang cogne dans les cloisons,
clouant ses projecteurs,
ceinturant d’angles vifs,
d’échos, d’éclairs, d’échardes,
le désarroi du corps :
C’est trop tard !
Les symptômes
quittent le dictionnaire
et deviennent de chair.
La réalité saute
le mur des mots.
On souffre.
Elle sait qu’il importe d’abord de méduser.
Pour ce faire, elle change volumes et couleurs, donne à tout un visage fermé.
Ce caractère d’étrangeté la nomme dans ce que l’habitude retrouvait chaque jour.
La perte d’un objet peut souvent l’annoncer.
De simples maladresses, — un verre qu’on renverse, des mots que l’on oublie — préparent le terrain.
Le mal ne s’aventure jamais dans une chambre
dont les meubles respectent leur juste emplacement.
En certains cas bénins, la symétrie peut être puissamment préventive !
Remis droit, un tableau importune la fièvre.
Les bruits n’entrent en scène qu’au milieu du désordre.
A son aise, le sang cogne dans les cloisons,
clouant ses projecteurs,
ceinturant d’angles vifs,
d’échos, d’éclairs, d’échardes,
le désarroi du corps :
C’est trop tard !
Les symptômes
quittent le dictionnaire
et deviennent de chair.
La réalité saute
le mur des mots.
On souffre.
Ce poème invite à une réflexion sur la fragilité de la condition humaine face à la maladie. Explorez davantage les œuvres d’Alexandre Toursky et partagez vos impressions sur ce poème touchant.