La nuit des temps : l'invention de l'écriture
Dans le creuset silencieux de l’aube éternelle,
Où le firmament touche presque la terre féconde,
Une étincelle jaillit, fragile et rebelle,
Annonçant l’aurore d’une ère vagabonde.
Au commencement, ce n’était que murmure,
Un souffle léger porté par les vents d’orient,
Un désir ardent, purifiant l’écriture,
Au cœur de l'homme, un flamboyant firmament.
Les mots naissaient, timides et sauvages,
Dans le secret des antres oubliées,
Comme des papillons, premier hommage,
D’une pensée à peine éveillée.
Ces symboles tracés sur la pierre et le parchemin,
Ponts fragiles tendus entre les âmes solitaires,
Devinrent le socle d’un destin commun,
Une danse éthérée, où le monde se libère.
Les phrases s’enroulaient, élégantes et fortes,
Autour des colonnes des temples et des coeurs,
Ouvrant les portails sur des mondes qui emportent,
Au-delà des ciels, des douleurs et des peurs.
L'écriture, ce phare dans la nuit des âges,
Guide les navigateurs de l’océan des temps,
À travers orages, bonheurs et outrages,
Elle dessine l'horizon de nos sentiments.
Les parchemins se déroulent, tessons de mémoire,
Chaque mot gravé est une étoile dans la nuit,
Illuminant la quête de notre histoire,
Et la toile infinie de l’humanité qui s’enfuit.
Ainsi, les lettres tissent la trame de l’existence,
D’un fil d'or sur le métier à tisser des jours,
L'éclat de notre essence,
Dans le silence, parle d’amour.
Le langage devint le reflet de l’âme,
Un miroir fracturé de nos rêves les plus fous,
Dans ses méandres, une flamme,
Éclaire le chemin, doux.
Sur le papier, la plume danse et réinvente,
Des mondes perdus, des terres enchantées,
D’une encre noire, elle chante,
Les destins croisés, les vies enchantées.
L'homme, navigateur sur les mers de l'écrit,
Plonge dans les abîmes, escalade les cimes,
À la recherche de la source infinie,
De ce que signifie vivre, en des rimes.
Le temps s’écoule, mais les mots demeurent,
Porteurs de l’écho de nos âmes éternelles,
Dans ce cycle infini, fleurissent les heures,
Où l'écrit ensemence le ciel de ses étincelles.
Et tandis que le monde tourne, indifférent,
Les pages se tournent, révélant les mystères,
Dans le creux de la nuit, un souffle de vent,
Raconte l'histoire, notre univers.
La plume s’arrête, le silence s’installe,
Au-delà des époques, un lien indélébile,
Entre hier et demain, l’écriture dévoile,
Les ponts de mots, solides et fragiles.
Ainsi dans la danse éternelle des saisons,
Les lettres s’assemblent pour évoquer la vie,
En ce jardin fleuri d’expressions,
L’écriture nous unit, et l’homme s'embellit.
Car au-delà des mots, il y a l’horizon,
Vaste et infini, comme notre aspiration,
À faire entendre notre chanson,
Dans la nuit des temps, l'invention de la nation.
Laissons les mots nous transporter,
Au-delà des montagnes, des rivières, du ciel,
Dans le coeur de l’homme, ils savent murmurer,
Les refrains anciens de l’écho éternel.
Que notre plume soit le guide,
Vers des lendemains où l’écriture enlace,
Dans un monde réenchanté, elle bâtide,
Le château des rêves sur la toile de l’espace.
Et quand viendra le temps de refermer les yeux,
Sur les dernières pages d’un monde éveillé,
Puissions-nous laisser derrière nous, précieux,
Le testament d’une humanité réconciliée.
Par la nuit des temps, à l'aube nouvelle,
L'invention de l'écriture nous rappelle,
La magie d'unir en un seul rêve éternel,
L’homme, la parole, sous une même étincelle.
