back to top

Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .

Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.

⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.

Profitez-en !

Partagez votre talent avec nous ! ✨ Envoyez vos poèmes et histoires via ou utilisez ce formulaire.
Tous les styles sont bienvenus, tant que vous évitez les sujets sensibles. À vos plumes !

L’Enfant Stanton

L’Enfant Stanton est un poème magnifiquement désespéré de Federico García Lorca, qui nous plonge dans les tourments d’un père face à la maladie. Écrit au 20ᵉ siècle, ce poème évoque l’innocence perdue et l’angoisse du parent face à la souffrance d’un enfant. García Lorca, figure centrale de la poésie espagnole, aborde des thèmes universels tels que la mort, la douleur et l’amour parental, faisant de cette œuvre un moment essentiel de la littérature.
Lorsque je reste seul
il me reste encore tes dix ans,
les trois chevaux aveugles,
tes quinze visages avec celui du coup de pierre
et les petites fiÃĻvres glacÃĐes sur les feuilles du maÃŊs.
Stanton, mon fils, Stanton.
A minuit le cancer sortait dans les couloirs
et parlait avec les escargots vides des piÃĻces d’identitÃĐ,
le virulent cancer plein de nuages et de thermomÃĻtres
avec son chaste dÃĐsir d’Être une pomme que picorent les rossignols.
Dans la maison oÃđ il y a un cancer
se brisent les murs blancs contre le dÃĐlire de l’astronomie,
et au fond des plus petites ÃĐtables et dans les ronds-points des forÊts
brille de longues annÃĐes l’ÃĐclair de la brÃŧlure.
Ma douleur saignait, les soirs
oÃđ tes yeux ÃĐtaient deux murs,
oÃđ tes mains ÃĐtaient deux pays
et mon corps une rumeur d’herbe.
Mon agonie cherchait son costume,
poussiÃĐreuse, mordue par les chiens,
et toi, tu l’as accompagnÃĐe sans trembler
jusqu’à la porte de l’eau sombre.
Ô mon Stanton, stupide et beau parmi les petites bÊtes,
avec ta mÃĻre fracturÃĐe par les forgerons des villages,
avec un frÃĻre sous les arcs,
un autre mangÃĐ par les fourmiliÃĻres,
le cancer sans barbelÃĐs qui palpite à travers les chambres !
Il y a des nourrices qui donnent aux enfants
des ruisseaux de mousse et une amertume de pied
et des nÃĐgresses montent aux ÃĐtages pour distribuer un philtre de rat.
Parce qu’il est vrai que les gens
veulent jeter les colombes aux ÃĐgouts
et je sais ce qu’attendent ceux qui dans la rue
nous pressent brusquement le bout des doigts.
Ton ignorance est une montagne de lions, Stanton.
Le jour oÃđ le cancer t’a rouÃĐ de coups
et t’a crachÃĐ dessus dans la chambre oÃđ sont morts les hÃītes pendant l’ÃĐpidÃĐmie
et oÃđ il a ouvert sa rose brisÃĐe de vitres sÃĻches et de mains molles
pour ÃĐclabousser de boue les pupilles de ceux qui naviguent,
tu as cherchÃĐ dans l’herbe mon agonie,
mon agonie aux fleurs de terreur,
tandis que l’aigre cancer muet qui veut coucher avec toi
pulvÃĐrisait de rouges paysages sur les draps de douleur
et mettait aux cercueils
de petits arbres glacÃĐs d’acide borique.
Stanton, va t’en au bois avec tes harpes juives,
vas-y pour y apprendre de cÃĐlestes paroles
qui dorment dans les arbres, les nuÃĐes, les tortues,
dans les chiens endormis, dans le plomb, dans le vent,
dans l’iris qui ne dort, dans l’eau qui ne copie,
pour apprendre, mon fils, ce que ton peuple oublie.
Lorsque recommencera le tumulte de la guerre
je laisserai un morceau de fromage pour ton chien à l’office.
Tes dix ans seront les feuilles
qui volent sur les habits des morts,
dix roses de soufre pÃĒle
sur l’ÃĐpaule de mon petit matin.
Et moi, Stanton, moi tout seul, dans l’oubli,
avec tes visages fanÃĐs sur ma bouche,
je pÃĐnÃĐtrerai à grands cris les vertes statues de la Malaria.
Extrait de:
1991, Œuvres complÃĻtes I, (Gallimard)
En réfléchissant à L’Enfant Stanton, nous sommes invités à considérer l’impact dévastateur de la maladie sur les familles. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de García Lorca, dont la richesse émotionnelle continue d’inspirer et de toucher les lecteurs d’aujourd’hui.

💖 Soutenez notre travail ! 💖

Si nos poèmes et histoires ont touché votre cœur et apporté un peu de lumière à votre journée, nous vous invitons à soutenir notre projet, chaque don, même modeste, nous aide à continuer à créer et partager ces moments de douceur, de réflexion et d'émotion avec vous.
Ensemble, nous pouvons faire grandir cet espace dédié à la poésie et aux histoires, pour qu’il reste accessible à tous.

Merci de tout cœur pour votre générosité et votre soutien précieux. 🌟

➡️ Faites un don ici

Laisser un commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici