Les farces du vent
Dans l'horizon lointain où le ciel effleure la terre,
Là où les songes se mêlent aux couleurs de l'univers,
Une brise naissait, capricieuse et légère,
Débutant son voyage, éphémère et éthéré.
Voyageur sans boussole, le vent, joueur invétéré,
Parcourt les champs et les villes, sans jamais se reposer.
Il emporte avec lui les feuilles, les rires, les secrets,
Dans un ballet incessant, créant une musique sans arrêter.
Au gré de ses caprices, il effleure la joue d'un enfant,
Chuchote aux arbres des histoires d'antan.
Il serpente entre les doigts, échappée de l'océan,
Porteur d'échos lointains, messager du firmament.
Sous son souffle, les saisons défilent en cadence,
Printemps fleuris succèdent aux étés d'abondance.
L'automne déploie ses ors, hiver en silence,
Dans ce cycle éternel, il joue avec aisance.
Il transporte les parfums, d'amour et de peur,
Des vallons ensoleillés aux forêts pleines de pleurs.
Sculpteur invisible, il modèle avec ardeur
La surface de l'eau, le feuillage en plein cœur.
Quêteur de merveilles, notre vent ne s’arrête jamais,
Cherchant dans chaque recoin, soulevant les voiles des secrets,
Dans chaque murmure, il dépose un rêve, un souhait,
Traçant dans l'air et le temps, des chemins jamais frayés.
Il rit dans le sifflement des branches dénudées,
Se glisse dans les rues étroites, écoutant les idées égarées.
Rassembleur de mélodies, dans sa course effrénée,
Il compose une symphonie, vibrante de liberté.
À chaque aube, il renait, promesse tenue de l'infini,
Dans son sillage, les coeurs s'éveillent, s'attendrissent, s'unit.
Il est le maître du temps, de ces instants non dits,
Gardien de l'éphémère, des amours et des vies.
Il enseigne la douceur, la force, la persévérance,
A travers ses farces, il évoque la cadence
D'une existence faite de chances, de résonances,
Où chaque souffle devient un pas de danse.
Car le vent connaît le prix de chaque instant,
La valeur des silences, le poids des mots courants.
Il murmure à ceux qui l'écoutent, attentivement,
Les secrets pour naviguer dans le courant.
Au crépuscule, il s'apaise, conteur d'étoiles,
Déroulant dans le ciel des histoires sans faille.
Les amoureux sous son voile s'émerveillent, s'entrelacent,
Dans l'instant suspendu, ils trouvent leur place.
Et lorsque la nuit s'achève, au premier rayon solaire,
Le vent reprend sa quête, éternellement solidaire.
Dans son essence, il porte l'écho de chaque prière,
Lien invisible entre les êtres, il traverse les mystères.
Ainsi va le vent, farceur et sage,
Dans son sillage, il tisse l'image
D'un monde vibrant, aux mille visages,
Où chaque créature en est la page.
Sa leçon ultime, dans son infini parcours,
C'est l'amour de la vie, en chaque jour,
La beauté dans l'immédiat, le geste d'amour,
La promesse d'un demain, toujours.
Dans la trame du temps, le vent s'inscrit,
Comme un poème qui jamais ne finit.
Il nous invite à écouter, à sentir,
La profondeur du vivant, le murmure de l'esprit.
Que nos âmes s'ouvrent au dialogue silencieux,
À cette sagesse portée par les cieux.
Et dans le souffle du vent, trouver un peu,
De ce qui rend la vie précieuse, à nos yeux.
Ainsi, les farces du vent, en nous, demeurent,
Comme un rappel, une caresse, un souffleur
De joies, de peines, de tout ce qui fait le cœur,
Un voyageur éternel, au-delà des heures.
Dans ce vaste monde, puissions-nous apprendre,
À la lumière du vent, nos regards tendre,
Vers l'horizon infini, où rêves peuvent s'étendre,
Et dans cette danse du vent, nos vies entendre.
