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Sérénade a Quelques Faussaires

Le poème ‘Sérénade à Quelques Faussaires’ de Georges Ribemont-Dessaignes se distingue par sa dénonciation sans concession de la fausse liberté dans une société mécanisée. Écrit au 20ᵉ siècle, cette œuvre s’inscrit dans un contexte de bouleversements sociaux et technologiques, où l’illusion de la liberté devient un puissant sujet de réflexion. La voix du poète résonne avec une intensité qui pousse le lecteur à questionner la réalité qui l’entoure.
Sous les couronnes de fer et de zinc, O constance mécanique et fureur des limites, Si l’inutile fleur de liberté se sèche pour mourir. Esclave des libérateurs automates, Hélas meurt la dernière ressource Et sur le cheval vert et fulgurant, On ne verra plus passer l’os dressé vers le ciel Avec ses lambeaux de charogne, Les doux platanes et les descentes de lit des campagnes, Les frais enfants de l’espoir, Les confitures de vertu, les grandes chandelles de papier Ont-ils connu les pas brûlants ? Tout n’est-il que cendre dans la salle des pas perdus, Le vent est-il pur, La glace, la mort, le sable, le sang Sont-ils les derniers souvenirs ? Croque-morts de Dieu, avez-vous épousseté le cercueil, Avez-vous craché sur votre ventre avant d’aller au combat? Chacals des cimetières, avez-vous entre les dents l’odeur des âmes Et toi tonnerre noir de l’épouvante, Claquement des côtes, As-tu fait d’un seul coup éclater le cœur du lion et la vessie du cochon? La tâche est-elle vidée comme le tonneau du ciel ? Assez, faux-bourreaux, police humide, faux scandales, Vendeurs de bazars! Vous avez roté d’avoir trop rongé vos ongles et votre caisse Et sur votre peau de luxe Repousse la moisissure de l’univers Et sur votre menton le poil des nonnes. Comme la croix vos pieds ont pris racine dans la cendre Mais dans la solitude où donc est votre satisfaction, Confessés, Faux-frères de ma jeunesse, Ange de confection, plumes en solde ? Une de vos larmes a coulé et la terre a pourri. Grands commandeurs de l’avenir et futur repos des vieilles filles Bouquet de fleurs d’oranger de la postérité, Vous n’étiez que les fesses ignobles de l’ordre Comme les sergents-majors en sont les narines, Mais on se trompe bien sur le compte de la terre Je n’ai pas de cheveux sur la tête mais une corde à violon Pour donner et recevoir La foudre de la dernière heure On n’a pas su encore ce qu’est la réalité, on s’est trompé sur le compte de la terre Et sur le feu des hommes. Il est un temps qui germe enfin dans le noir des ongles Pleins de poudre et de sang. De cervelles et d’entrailles, Le meilleur temps des grandes pluies de cendres Dont la meilleure arme sera encore de construire L’ignoré de vos langues, Cochons !
À travers ses mots, Ribemont-Dessaignes nous invite à une réflexion profonde sur notre rapport à la liberté et à l’aliénation. N’hésitez pas à explorer davantage son œuvre pour découvrir d’autres facettes de sa pensée critique.

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