L’ÉCHO des Vagues et la Neige Éternelle
I
Dans l’ombre d’un soir où l’horizon se meurt,
Sur les cimes gelées d’un mont de douleurs,
Se dresse, solitaire, l’âme d’un marin,
Marqué par l’îlot funeste de son destin.
Au creux de son souvenir, d’un enfance d’antan,
Les rires et les jeux dans un jardin charmant
Éveillent en son cœur des amours disparus,
Comme l’écho lointain d’un temps désormais vaincu.
Lui qui jadis voguait sur l’azur infini,
Se voit, las et brisé, par la vie bien trop hardie.
II
Enfant jadis aux yeux d’un éclat candide,
Il jurait, sur la mer, une promesse limpide :
« Ô ciel, garde en mémoire l’instant de ma grâce,
Je reviendrai, fidèle, en ces lieux où je m’embrase. »
Sur un rocher solitaire, près d’un ruisseau d’argent,
Il échangeait serments et rêves d’un temps grand.
Les rires clairs, mélodieux, d’un amour immuable
S’accordaient à l’onde pure d’un pacte insurpassable,
Mais le destin, en fardeau cruel et inattendu,
Fut par le temps brisé, et le cœur fut vaincu.
III
Les flots houleux et mordants, dans l’étreinte du vent,
L’emportèrent sur l’océan un exil déchirant.
Le marin, l’âme en errance, se lança aux confins,
Oubliant les serments d’un enfant aux doigts chagrins.
Chaque vague était un cri de son âme en détresse,
Chaque houle, un soupir de l’innocence qui presse.
Il voguait, perdu en mer, sur des cieux de désespoir,
Loin des neiges éternelles, de son doux souvenir d’or,
Et dans le tumulte infini du sel et du vent,
S’effaçait peu à peu ce serment d’antan, tremblant.
IV
Les ans s’écoulèrent, tissant l’ombre et le mystère,
Puis le marin, las de l’amer et des mers secrètes,
Fut contraint de revoir les monts de son innocence
Où jadis résonnaient les serments d’une belle alliance.
La montagne enneigée, noble et froide demeure,
Garde le secret d’un passé où vibrait le cœur,
Et là, sur le sentier, aux pas lents et solitaires,
Il revient affronter ses ombres, trop austères.
Mais la neige, comme la mer, murmure un chagrin,
Offrant l’écho d’un serment brisé dès l’aube du matin.
V
« Ô mon souvenir, toi que j’ai tant chéri,
Dis-moi, pourquoi le destin m’a trahi ainsi ? »
Il se parle, en un murmure à l’oreille des vents,
Espérant qu’en son errance, se relève l’aimant.
Les cimes étincelantes semblent pleurer en silence
Les serments jadis graves, aujourd’hui en désinence.
Là-bas, dans la brume d’un cri lointain de pierre,
Une voix familière, meurtrie, résonne amère :
« Je t’attendais, cher frère, sur ce mont en deuil,
Mais le temps vint briser notre serment vermeil. »
Ainsi le destin, cruel, sema la discorde en nos âmes,
Et de l’éternel pacte naquit la funeste trame.
VI
Autrefois le marin et son ami d’enfance,
Deux âmes liées par un serment de révérence,
Rêvaient d’un avenir, bercé de tendres gestes,
Où l’amour et la mémoire formaient une fresque.
Dans la blancheur pure d’un hiver enchanté,
Ils s’échanfaient des mots doux, par l’espoir liés :
« Promets-moi, ô ami, de revenir en ce lieu,
Quand le ciel se pare d’un vaste manteau bleu. »
Mais la mer, aux abysses de son insatiable soif,
Emporta l’un d’eux vers un funeste essor,
Et brisa, en un fracas, le serment de jadis,
Laissant en son cœur un gouffre de mélancolie.
VII
Lui, marin aux yeux usés par la fureur des flots,
Avait connu l’amour, mais aussi d’amers maux,
Et bien que le temps fût passé sur ses secondes,
L’image d’un serment inscrit, toujours il redonde.
Dans l’étreinte glacée de la montagne immense,
Chaque pierre, chaque souffle en fut la révérence.
Les vents lui chuchotent : « Souviens-toi de l’enfant
Qui te serrait la main, en te murmurant tendrement,
Que le cœur ne saurait rompre l’écho d’un vœu,
Même quand le destin, cruel, se montre impropre et odieux. »
VIII
Ainsi, en ce funeste retour au berceau ancestral,
Le marin s’engagea sur un chemin inégal,
Là où la neige enveloppe l’âme en un voile,
Dissimulant de cruels éclats de son étoile.
Il gravit les pentes ardues d’un mont majestueux,
Espérant retrouver l’ombre d’un ami précieux.
Mais le ciel, en vaste théâtre de désolation,
Exhalait la froideur d’une révolte en prison.
Sur un rocher solitaire, témoin des lointains serments,
Il vint briser, dans un soupir, le pacte des temps.
IX
Au détour d’un sentier que le gel a tout figé,
Il revit en son esprit l’enfant qu’il avait aimé,
À l’ombre d’un vieux pin, au pied d’un ruisseau blanc,
Où s’épanouissait un rêve aux reflets apaisants.
« Rappelle-toi, ami, nos serments dans la lumière,
Quand l’enfance éclatait en une danse légère.
Nous jurâmes, en des vers d’une pureté divine,
De ne jamais faillir à cette union câline. »
Mais l’écho se perdit, dans le vent froid et meurtri,
Et la promesse d’antan devint l’amertume de la vie.
X
Alors, sous le ciel obscur d’un crépuscule en pleurs,
Le marin avoua, en silence, ses terribles peurs,
« Ô destin implacable, pourquoi m’as-tu infligé
La douleur de trahir un serment trop sacré ? »
Sa voix se mêla à la brise en une complainte sourde,
Les regrets, semblables aux lames d’une épée sourde,
Fendaient son âme hélas, forçant le tempe d’un adieu,
Car l’enfance, jadis en liesse, n’était plus qu’un adieu.
Et dans le frisson glacé d’un mont où rien ne pleure,
Il replaça son cœur en exil, fuyant l’agonie d’erreurs.
XI
Pendant que la neige tombait, en myriades d’argent,
Il revivait ces moments d’un bonheur apaisant :
Les rires d’un camarade, éclats d’une vie pure,
Les serments murmurés en des instants d’aventure,
Où la mer et la montagne se liaient en harmonie,
Pour sceller de leurs voix la promesse d’une nuit.
Mais le temps, impitoyable, emporta l’ami sincère,
Et le pacte éternel se mua en douleur amère.
« Pardonne-moi, mon ange, pour ce serment effacé,
Car le cours foudroyant de la vie m’a tout dépossédé. »
Ainsi, le marin, en larmes, sentait son âme se rompre,
Laissant place à la nostalgie qui lentement l’assombrit.
XII
Sur les pentes glacées, aux confins des souvenirs,
Les pas du marin gravissaient un mont de soupirs,
Les yeux embués des larmes d’une enfance effacée,
Il cherchait l’ombre d’un être qui jadis l’avait liée.
« Mon serment, ô serment, pourquoi te dérobez-vous,
Quand le cœur, en vain, espérait un jamais, un rendez-vous ?
La vie a soufflé sur nos rêves un vent dévastateur,
Et les promesses d’hier sont devenues douleurs. »
Au creux de la montagne, en un temple de glace,
Se fondsent les regrets, en une funeste disgrâce.
Un ultime soupir s’élève en un vibrato funèbre,
Signant la fin d’un amour qui n’était point éphémère.
XIII
Dans le fracas des ans, où l’espoir se désespère,
Le marin défie l’hiver, son âme en guerre sincère,
Mais les échos du passé, tels des chants de clair-obscur,
Lui rappellent que le serment n’est point toujours pur.
« Ô temps cruel et fâcheux, qui fissure chaque serment,
Pourquoi vols-tu à mon cœur l’agréable moment
Où, jeune, je jurais auprès d’un camarade tendre,
De n’abandonner point cette amitié à fendre ? »
Alors, la montagne, impassible, offrit sa sentence
Et confirma, en son silence, l’amère absence.
XIV
L’horizon se teinte d’un rouge sanglant au loin,
Témoin de la fin d’un rêve trop fragile et vain.
Le marin, à genoux, contemple les neiges éternelles,
Qui gardent en leur sein la mémoire des serments fidèles.
Les souvenirs d’enfance, comme des anges défunts,
L’enveloppent de leur grâce en ce long chemin commun.
La voix du passé résonne en échos mélancoliques,
« Viens, mon cher frère, vers l’ultime verbe tragique. »
Mais la fatalité, dans son austère implacable,
Prononce le verdict d’une fin inévitable.
XV
Dans un ultime dialogue, la brise en confidences,
Lui murmura : « Ton serment, bien que brisé en silence,
Vit dans l’écho d’un cœur épris de doux souvenirs ;
Même la mort ne saurait ce vœu à jamais détruire. »
« Nul ne peut – répondit-il, l’âme lourde et contrainte –
Retrouver l’innocence en l’ombre d’une vie feinte,
Lorsque le destin impose, sans appel, la rupture
D’un serment sacré, source de naguère si pure. »
Dans ce dialogue funeste, le temps semblait se figer,
Et les pas du marin s’arrêtèrent, las et damné.
XVI
Le vent glacial portait en lui des adieux muets,
Les regrets d’un serment scellé jadis, si parfait,
Et dans la blancheur cruelle d’un ultime matin,
Le marin s’effondra, son sort entre des mains divines.
Non de mains de dieux, hélas, mais de la fatalité,
Qui sans pitié hante l’âme avec sa brutalité,
Car sur ce mont enneigé, transpercé par le temps,
Il goûtait l’amertume d’un serment brisé, en errant.
La montagne, en écho, pleura sur ce destin foudroyé,
Et la neige l’ensevelit dans un silence enchanté.
XVII
Aux dernières lueurs mourantes d’un jour déchu,
Le marin, en un dernier regard, confia son émoi nu :
« Puisse la mémoire d’enfance, en ce lieu sacré et froid,
Garder en son sein l’ombre d’un serment jadis si droit.
Car si l’on brise un pacte au gré des vents capricieux,
L’âme demeure captive d’un passé ingénu,
Où se mêlent rires et pleurs, dans un souffle éphémère
Qui ne saurait renaître aux cris d’une vie amère. »
Ce fut son ultime aveu, son adieu sans retour,
Annonçant à jamais l’abîme du lourd chagrin d’amour.
XVIII
Ainsi se termine l’épopée, tragique et sublime,
D’un marin jadis vaillant qui, perdu, s’abîme
Dans les souvenirs d’enfance, en un pacte brisé,
Où l’espoir et l’amour furent pour toujours sacrifiés.
La montagne, en son manteau de neige et de silence,
Garde le secret d’un serment et de l’innocence,
Tandis que le vent raconte aux cieux en une complainte,
L’histoire d’un cœur errant que le destin afflige et étreinte.
Le temps ne saurait effacer ce douloureux récit,
Celui d’un serment éternel en une tristesse infinie.
XIX
Oh, lecteur, écoute ces vers aux échos immémoriaux,
Qui chantent les douleurs d’un serment aux reflets pâles.
En chaque mot se lit l’ombre d’un amour déchu,
La nostalgie des rires d’un temps désormais perdu.
Dans le fracas des vagues ou l’étreinte glacée d’un mont,
Se mêlent les destins d’un enfant et de son front
Marqué par l’incurie d’un pacte jadis scellé,
Déchiré par les flots du temps et les vents coupés.
Que ces strophes te rappellent, en ton âme éplorée,
Que la mémoire et l’honneur ne sauraient être effacés.
XX
À l’heure où le soleil succombe à l’horizon,
Le marin, en un dernier soupir, scelle sa pension
De vie et d’amour, brisés par le cruel destin,
Tandis que la neige recueille son sort inhumain.
Loin des flots éternels où se noyait son passé,
Sur ce mont immuable, le serment à jamais se tait,
Mais son écho réside dans le murmure des vents,
Dans le frisson glacé d’un souvenir si poignant.
Le temps, emporté par l’inéluctable fatalité,
Laisse une trace indélébile d’éternelle tristesse,
Un avertissement vibrant sur la fragilité
De nos serments, des rêves d’une vie en détresse.
XXI
Et sur le seuil silencieux de ce temple de glace,
Le marin rendit son dernier hommage, l’âme en impasse,
Aux souvenirs d’enfance, aux promesses envolées,
Aux serments éternels que le destin a brisés.
Quelque part entre la mer houleuse et l’immuable montagne,
La mélodie d’un temps vain s’étire, douce et étrange.
Chaque flocon qui tombe est un vers de sa douleur,
Chaque souffle d’hiver, un adieu à son cœur,
Qui jamais ne s’effacera, malgré l’usure du temps,
Et transmis en ces vers, restera gravé intensément.
XXII
Ainsi s’achève le tragique chant d’un marin,
Dont l’âme, en errance, se noie dans ce douloureux chemin,
Celui d’un serment d’enfance, de rêves et de mirages,
Qui, foudroyé par la vie, s’est brisé en naufrage.
Le souvenir demeure, fragile mais éternel,
Comme une étoile lointaine sur un ciel irréel.
Et dans l’ultime résonance d’un adieu poignant,
Se mêlent larmes, regrets et un espoir déclinant.
Que le lecteur, en ces lignes aux accents infiniment sévères,
Songe à la douleur des serments, à l’éphémère.
XXIII
Oh, toi qui contemples ces strophes emplies de spleen,
Sache que l’âme se brise devant l’inéluctable destin.
L’enfant en nous, perdu dans l’écho d’un temps passé,
Revient à chaque vers, à chaque rêve effacé.
Le marin, aujourd’hui attire par le froid de la montagne,
Nous raconte en silence l’histoire d’une âme en campagne,
Où l’amour, le serment et le souvenir se confondent,
Et où le destin, en ses remous, implacablement gronde.
Ainsi, captivé par ce récit, laisse ton cœur s’ouvrir,
Et retiens dans ton esprit ce serment qui veut survivre.
XXIV
Alors que le crépuscule éteint la lueur du jour,
Le marin, à l’ombre d’un grand pin, se meurt en retour,
Absorbé par l’immensité du froid et de la peine,
Son âme s’envole, libre, au-delà de toute chaîne.
Chaque flocon porté par le vent emporte un fragment
De son existence, de ses années, de son temps perdu émouvant.
Le serment d’enfance, désormais égaré dans l’abîme,
Devient la légende d’un amour qui s’efface, ultime,
Et dans la froideur éternelle de ce mont sacré,
Le destin scelle son pacte, d’un geste douloureux et figé.
XXV
Voici la fin d’un chant tragique et inéluctable,
Un récit de souvenirs d’enfance, d’un serment ineffable,
Celui d’un marin égaré, perdu entre mer et mont,
Dont le cœur, torturé, n’oubliera jamais son affront.
Que résonnent en ta mémoire ces alexandrins ciselés,
Portant l’écho d’un amour perdu, à jamais désenchanté.
Et que l’inévitable tristesse, qui se mêle aux aurores,
Te rappelle l’éphémère beauté de nos promesses d’antan, encore,
Même lorsque le destin se fait le traître des serments,
Le souvenir demeure, immortel dans nos cœurs, fermement.
XXVI
Dans le silence, où se mêlent neige et mer insondable,
Le marin repose enfin, tel un songe indicible.
La montagne, en gardienne des âmes et des regrets,
Chante, par instants, ce récit aux accents discrets.
Car, en vérité, nul pacte formé d’une tendresse enfantine
Ne peut être brisé sans qu’en son sein ne se devine
Cette douleur exquise, cette larme intemporelle
Que laisse le destin, irréversible et mortel.
Ainsi, dans l’immuable étreinte du souvenir éternel,
Chaque vers se fait temple, chaque mot, un solennel appel.
XXVII
Et toi, lecteur ému, qui parcours ces lignes meurtries,
Gardes en ton cœur la leçon de ces serments enfuis :
Que l’enfance et l’innocence, fragile flamme d’or,
Ne s’éteignent jamais, malgré les vents de l’effort.
L’histoire du marin, en sa quête d’un serment brisé,
Résonne comme un avertissement à ne jamais oublier
Que les promesses, même tissées d’un fil d’espérance,
Peuvent se perdre dans la tourmente de l’existence.
Chaque instant, chaque souvenir, est un précieux trésor,
Même s’il doit un jour se fondre dans un funeste décor.
XXVIII
Alors, que la voix de la montagne, en écho solennel,
Te guide vers la vérité de ce récit exceptionnel,
Celui d’un marin, d’un enfant et d’un serment défunt,
Qui, en dépit de la vie, gardèrent l’amour comme point.
Les neiges retombent en silence sur son âme éthérée,
Emportant avec elles l’empreinte d’une époque sacrée.
Et tandis que l’obscurité enlace ce dernier moment,
L’écho de ses serments vibrera pour l’éternité,
En toi, lecteur, éveillant l’âme d’un temps retrouvé,
Dans la lumière fragile d’un espoir jamais consumé.
XXIX
Ainsi se conclut, en un ultime et poignant adieu,
Le poème d’un marin qui, las, renonça à ses vœux anciens,
Laissant derrière lui l’empreinte d’un rêve regeneré,
Et le souvenir d’un serment, noble, pur et serein.
Les ombres de la montagne se joignent aux flots salés,
Creatrices d’un hymne funèbre, d’une mémoire scellée.
Et dans le souffle du vent se perpétue, toujours,
Le tragique chant des souvenirs et des amours,
Un chant vibrant d’une époque d’innocence infime,
Où, même brisé, le serment demeure en ultime rime.
XXX
Dans ce dernier soupir, en des vers d’une fin douloureuse,
Le marin s’éteint, emporté par la neige silencieuse.
Sur le mont sacré, le drame se fait l’ultime légende,
Celui d’un serment perdu, d’une passion impassible et tendre.
Le destin inévitable a scellé l’histoire de ce vaillant,
Dont le cœr se brisa, en échos vibrants et tristes, pourtant,
Et la montagne, éternelle gardienne de nos destins,
Teintée d’un regret foudroyant, conserve ses refrains.
Laisse en ton âme l’empreinte de cette douleur immortelle,
Et souviens-toi, ô lecteur, que l’amour vit par sa ritournelle.
Fin