Dans ‘Mémoire du Mois de Juin’, Tristan Janco nous plonge au cœur d’un épisode tragique de l’histoire : le pogrom de Jassy. Écrit dans un contexte marqué par la violence et la souffrance humaine, ce poème souligne la mémoire des victimes de ces atrocités. À travers des vers puissants, Janco dévoile les horreurs vécues, appelant à la réflexion sur la violence et la perte.
Juin brûlait, l’été souriait aux jardins Lorsqu’eut lieu le pogrom de Jassy La ville fut traversée de coups de feu Les assassins accomplirent leur sinistre besogne Dans les rues, les maisons, les caves et les cours Des rescapés furent amenés en convoi Dans la cour de la préfecture de police Des milliers de personnes terrorisées Y furent entassées ce Dimanche-là Jusque dans l’après-midi C’est alors qu’eut lieu l’effroyable tuerie On tira dans cette masse humaine Avec des revolvers, des carabines, des mitrailleuses A partir du toit et des maisons voisines La cour ruisselait du sang des martyrs Dans la chaleur torride de l’été Des survivants et de nouvelles victimes hébétées Après avoir été sauvagement torturées Furent entassées dans des wagons scellés Vite devenus des lieux de morts ambulants Dans deux trains plombés et surchargés Partis, l’un vers Podu Iloaei, l’autre vers Calarasi La plupart des suppliciés connurent une fin atroce Morts de soif et par asphyxie Tel fut l’épilogue du premier pogrom gigantesque De la seconde guerre mondiale Dans la ville aux tilleuls de l’enfance du poète Berceau du théâtre yiddish et des légendes hassidiques À Jassy, dans la ville du massacre Brille la mémoire du mois de juin
Ce poème nous rappelle l’importance de la mémoire et de la résistance face à l’oubli. Il invite les lecteurs à explorer davantage les écrits de Tristan Janco et à réfléchir sur les leçons que l’histoire nous enseigne.