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À une Dame Trop Maigre

Dans ‘À une Dame Trop Maigre’, Jean Auvray livre un poème provocateur qui interroge les normes de beauté et la fragilité du corps. Écrit dans le contexte des débuts du 17ᵉ siècle, ce texte se distingue par son humour mordant et sa capacité à choquer tout en faisant réfléchir sur nos perceptions. Loin d’être simplement une moquerie, ce poème soulève des questions profondes sur l’acceptation de soi et les standards imposés par la société.
Non, je ne l’aime point cette carcasse d’os ; Qu’on ne m’en parle plus, quoi qu’il y ait du lucre (*) ; J’aime autant embrasser l’image d’Atropos, Ou me laisser tomber tout nu dans un sépulcre. Dès la première nuit de nos embrassements, J’imaginais sa chambre être un grand cimetière ; Son corps maigre semblait un monceau d’ossements, Son linceul un suaire, et sa couche une bière. Ce serait violer le droit des trépassés De toucher, sacrilège, à ses membres éthiques ; Je les baiserais bien s’ils étaient enchâssés, Comme au travers d’un verre on baise les reliques. Belle, dis-je (tâtant la peau de son téton), Pour ne me point blesser lorsque je vous embrasse, II faudrait vous garnir les membres de coton, Ou que je fusse armé d’un bon corps de cuirasse. Quand je touche aux rasoirs de votre hastelet (*), Je n’oserais mêler mes os avec les vôtres. Votre mère vous fit disant son chapelet, Puisque tout votre corps n’est que de patenostres (*). Au châlit innocent j’eusse dit ces propos : Pourquoi faut-il, jaloux, que si haut tu caquettes ? Mais je reconnus la dame au cliquetis des os, Comme on connaît un ladre au bruit de ses cliquettes. Son meunier, l’autre jour, revenant du marché (Piqueur alternatif de cette haridelle), Me dit qu’il en avait le cul tout écorché, Et que son âne était plus franche d’amble qu’elle. Un jour que ce vieux fut d’arquebuse à gibier, Je tâtonnais partout, je lui dis : Ô m’amie, Que vous auriez besoin d’un excellent barbier Pour enfiler les os de votre anatomie ! Ce corps qui va craquant aussitôt qu’on l’étreint Me semble trop fragile aux amoureux approches ; II vaut mieux le garder pour le vendredi saint, Servir de tournevelle au défaut de nos cloches. * Lucre : Terme péjoratif qui désigne le gain. * Hastelet : Pièce de porc à rôtir à la broche. * Patenostres : Oraison, prière, Pater Noster. Extrait de: Le banquet des muses (1623)
Cette œuvre audacieuse de Jean Auvray invite chacun à reconsidérer ses idéaux de beauté et à embrasser la diversité des formes physiques. N’hésitez pas à explorer d’autres poèmes de cet auteur pour découvrir davantage de ses réflexions uniques sur la condition humaine.
Auteur:Jean Auvray

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