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La Mort de Neptune

Dans ‘La Mort de Neptune’, Jean de Bosschère dépeint avec puissance et profonde émotion la mort du dieu des mers. Écrit en mars 1940, ce poème résonne à travers le temps par sa richesse imagée et ses émotions poignantes. En explorant les thèmes de la mythologie, de la désolation et de la beauté du monde marin, Bosschère capture l’essence même de la lutte entre la grandeur et la défaite divine.
Rouge, la gloire ourle les vagues du soir l’eau agite ses mains de brodeuse au crépuscule range entre ses doigts des épées et des tiares des pêches miraculeuses, écailles pourpres, secrets d’abîme et l’ivresse des vendanges aux plaies fumantes A son écho l’univers, lames de nacre, confond ses voix mais l’océan apaise ses terreurs et retire ses tumultes. Alors les étoiles effleurent pour lui l’épinette d’étincelles. Enfin une paupière glisse devant l’horizon où les chevaux de Neptune se noient chevaux de houle, de crinière d’or et de lune Les toisons et l’eau ondulante tressent des flambeaux de feu dans la feuille de nuit et la flamme sur l’échiné du plus haut cheval envoie des frissons au ciel, gravier de salpêtre Les courtes clarinettes consacrées aux douleurs comme prêle, cristal et bris de perles répondent mal à cette misère noyée Les chevaux d’embrun n’ont pas le goût de la mort du bouillonnement neigeux leurs pattes resurgissent en vastes et fous gestes d’apaiser des haines de supplier les flots, de convaincre le destin Et les bêtes palmées de désespoir retombent où naissent de nouvelles constellations de perles Un amphithéâtre noir et somptueux assiste à l’agonie et par-dessus les vagues échanges des blasphèmes mais à l’injure, se mêlent dolents pathos sur les tempes antiques de la mer Avec une dure volonté de survivre les chevaux de flammes d’argent encore espèrent si pourtant est déjà mort leur seigneur Neptune cadavre de nacre perdu sur la mâchoire d’eau plus froid que l’étang de minuit quand il est un parvis de glace Depuis l’éclipsé de lune son cadavre d’opale se dissout dans les paumes d’émeraude et dessine partout, couché sur l’écume les contours augustes des silhouettes divines et dans l’empire d’eau cherche une fosse éternelle Grands nénuphars aux yeux noirs les chevaux échevelés gardent le cadavre leur foi s’attache aux âmes sans poison celles des enfants qui crient mille ans mille « les chevaux de Neptune, les chevaux ! » Les héros des fées immortelles par le monde répondent d’un cœur d’or d’airain Alors entre les deux glaces d’un bord à l’autre des océans une croisade de cris renfloue l’âme des légendes Sur la digue de velours obscur les villages allument leur ceinture de corail La rive s’illumine de la mort du ciel les enfants attendent ceux qui parlent aux mythes Le garrot d’écume encercle le dieu autour de lui le désespoir élève des têtes marines et chaque fois que dans la vague sombre les yeux noirs que sur eux rejaillit leur dam en images de trépas des hennissements de diables répondent aux enfants « les chevaux de Neptune, les chevaux » Puis d’une seule flèche sanglante le phare jacobin touche au cœur le mirage Quand le rivage met des feux à ses lampes les flots religieux reprennent la nuit avec l’écheveau d’argent des crinières et les yeux noirs s’emplissent de larmes et l’escadron de Neptune et Neptune déjà mort tout sombre dans le tombeau des mythes Le dieu, ses panaches d’eau, ses pattes de cygne et les cris douloureux de ses chevaux d’argent ne se cabrent plus au fond des gloires rouges au rythme de l’épinette que les étoiles caressent Mars 1940
Ce poème nous conduit à réfléchir sur la fragilité des légendes et sur la façon dont même les plus grands peuvent tomber. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de Jean de Bosschère ou à partager vos impressions sur cette œuvre qui continue d’inspirer.

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