Les Massacres de Juillet, un chef-d’œuvre de Jean Sénac, nous plonge au cœur des luttes pour la liberté et de la douleur des opprimés. Écrit à Alger en 1953, ce poème résonne profondément avec les voix des exilés, évoquant une période marquée par l’injustice et le sang versé. La plume de Sénac, chargée de colère et de mélancolie, nous interroge sur le prix de la liberté et le souvenir des massacres.
Pour la fÊte des hommes libres ils ont massacrÃĐ mes amis peau brune sur les pavÃĐs gris Ãī Paris comme tu es triste triste et sÃĐvÃĻre pour ma race Voici lâarbre sans racine voici lâÃĐcorce frappÃĐe la fleur fermÃĐe le fruit brÃŧlÃĐ et ton grand soleil humide libertÃĐ Fallait-il fuir lâinjustice la plaie ouverte dans le douar le soleil et la faim dâAlger et de Tunis pour la libertÃĐ de Rochechouart O mon peuple trompÃĐ frustrÃĐ jetÃĐ dans lâombre mon peuple saccagÃĐ dans son tranquille espoir violent naÃŊf mon peuple dâhommes qui perds le coeur la mer et qui trouves le noir Il faut rester debout tandis quâon te dÃĐchire droit dans les nÃĐons puisque lâon tâavilit ce goÃŧt de laurier-rose et ce sang qui sourit câest la libertÃĐ froide de Paris Tu la ramÃĻneras comme une pure abeille elle fera le jour dans la chaux des maisons elle ÃĐcrira pour tous la paix sur les saisons Ãī fraÃŪche Ãī compagne joyeuse Cet ÃĐtÃĐ la mort est notre salaire notre pain notre dignitÃĐ camarades la mort et sous vos paupiÃĻres le matin juste de Juillet Ils ont massacrÃĐ mes amis ils ont relevÃĐ leur Bastille ils ont fusillÃĐ la flamme et le cri à Paris comme tu es triste Le sang cactÃĐ couvre la Seine Paris de la BeautÃĐ de la justice de la peine Comme tu es triste et sÃĐvÃĻre pour les exilÃĐs ! Âŧ Alger, le 14 juillet 1953
En conclusion, Les Massacres de Juillet est un appel vibrant à la mémoire et à la résistance. Ce poème incite à réfléchir sur l’héritage des luttes passées et invite chacun à explorer d’autres œuvres de Jean Sénac, témoignant de la richesse de sa poésie engagée.