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Ma Défense Devant Dieu
Peire Cardenal, poète médiéval et figure emblématique du 13ᵉ siècle, nous invite à réfléchir sur la nature du pardon divin à travers son poème ‘Ma Défense Devant Dieu’. Dans ce texte, l’auteur se présente devant Dieu pour plaider sa cause au jour du Jugement, exprimant ses peines et ses espoirs d’une rédemption. Ce poème reste significatif non seulement pour son message fort, mais aussi pour son exploration des luttes humaines face à la transcendance.
Ici commence un poème nouveau Que je dirai au jour du Jugement À Qui me fit et créa du néant. S’il veut savoir quels furent mes péchés, Et pour ceux-là s’il m’envoie chez Satan, Je lui dirai : « Seigneur, ayez pitié. Toute ma vie dans ce monde mauvais. J’ai trop peiné. Gardez-moi des tourments ». Ceux de Sa cour, quand ils m’auront ouï Plaider ainsi, resteront ébahis. Je leur dirai : il faute gravement Qui veut détruire et damner ses enfants, Car si l’on perd ce qu’on pourrait gagner, Toute abondance en disette se change. Dieu doit veiller à l’instant de la mort À protéger le souffle de nos âmes. Qu’il veuille bien déshériter Satan, Sa moisson d’êtres en serait augmentée. La fin d’enfer plairait à toutes gens. Et Dieu sans mal pourrait bien s’en absoudre ! Vous qui avez pouvoir de pardonner. Pardonnez-vous de détruire les diables. Ruinez pour nous ces ennemis jurés. Beau Seigneur Dieu, ils nous pèsent si lourd ! Il ne faut pas nous fermer voire porte. Cela déplaît à Pierre le portier. Veuillez plutôt laisser toute âme entrer. Sans peine aucune, heureuse, souriante. Car nulle cour n’est bonne compagnie Si l’un sanglote alors que l’autre rit. Dieu Tout-Puissant nous direz-vous pourquoi Vous n’êtes pas à tout être accueillant? Je ne veux pas de vous désespérer. Non, c’est en vous que j’ai tout mon espoir. Aidez-moi donc à mon ultime soir. D’âme et de corps vous devez me sauver. Mais avec vous je veux faire un marché : Ramenez-moi au temps d’avant naissance, Ou, s’il vous plaît, pardonnez mes errances, J’en serais pur si je n’étais pas né. Mal ici-bas, mal en enfer, c’est trop. Selon ma foi vous feriez un péché. Car je peux bien encor vous reprocher Que pour un bien je souffre mille maux. Je vous supplie, Dame sainte Marie, Priez pour moi auprès de votre fils De bien vouloir prendre père et enfants Et les poser où se trouve saint Jean.
Ce poème de Peire Cardenal nous encourage à envisager notre propre quête de pardon et de miséricorde. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de cet auteur fascinant et à partager vos réflexions sur ce texte profond.