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L’Opéra du Ciel

L’Opéra du Ciel est un poème emblématique de Léo Ferré, un compositeur et poète français reconnu pour son engagement social. Écrit dans un contexte où l’humanité se débat avec ses souffrances, ce poème évoque la douleur, la recherche de sens et la lutte contre l’injustice. Au cœur de son œuvre se trouve une profonde empathie pour les opprimés, faisant de ses mots un cri poignant qui résonne encore aujourd’hui.
J’ai tant pleuré que je n’ai plus Le souvenir de mes alarmes Car j’ai versé jusqu’à la larme Qui me donnait l’air ingénu Et si mon cœur n’est pas plus pur Que la source où boivent mes rêves C’est qu’il est transpercé de glaives Et qu’il reste criblé d’azur Si j’avais les yeux du Bon Dieu Je me les crèverais Et pour amuser les curieux Je les leur donnerais Et par ces fenêtres nouvelles Ils verraient ce « qu’on a cru voir » Tous les millions de désespoirs Vomis par mille clientèles Si j’avais »es yeux du Bon Dieu Je pleurerais des larmes rouges Et jusqu’au plus profond des bouges J’apporterais la paix des cieux J’ai tant battu la vanité Que le sang me monte à la tête Moi qui croyais être à la fête Et qui vis dans l’absurdité Le grand amour que j’ai conçu Pour les humains de la déroute A terminé sa longue route Et je demeure un invendu Si j’avais les mains du Bon Dieu Je me les couperais Et pour aider les pauvres gueux Moi je les leur coudrais Sur les moignons de la misère Dans les coulisses du bonheur Ils pourraient se pétrir des cœurs A renverser la terre entière Si j’avais les mains du Bon Dieu Je giflerais la bourgeoisie Et trouverais des chirurgies Pour occuper ces beaux messieurs J’ai tant chante les desespoirs Que ma voix s’est humanisée Et qu’elle semble être passée Sur de sinistres abattoirs Je me fous de leur « rédemption » Et je ne crois pas aux miracles Car dans l’enfer de mes débâcles Satan n’est qu’un échantillon Si j’avais la voix du Bon Dieu Je l’humaniserais Et dans le micro des pouilleux Je l’emprisonnerais Et sur les ondes migratrices S’envolerait le chant nouveau Qui bercerait tous les salauds A la recherche des polices Si j’avais la voix du Bon Dieu Je gueulerais dans le silence De l’éternelle voûte immense QUE L’ON PRÉTEND ÊTRE LES CIEUX
Ce poème invite à une réflexion sur la nature humaine et ses combats internes. Explorez plus d’œuvres de Léo Ferré pour ressentir l’intensité de ses émotions et sa vision du monde.
Auteur:Léo Ferré

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