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L’Art D’aimer

L’Art D’aimer de Pierre Joseph Bernard est une œuvre emblématique qui plonge le lecteur dans les mystères et plaisirs de l’amour. Écrit au 18ᵉ siècle, ce poème expose la beauté des sentiments amoureux à travers des métaphores riches et une imagerie évocatrice. Bernard, poète de l’amour, réussit à capturer l’essence même de la passion et du désir, faisant de son poème un incontournable pour ceux qui souhaitent explorer les nuances de la romance.
J’ai vu Paphos, Amathonte, Cythère : Je l’ai ‘ suivi dans l’île du mystère. Viens, m’a-c-il dit ; entends ici ma voix ; Ecoute, écris, et peins ce que tu vois. Je cède. Amour, au trait dont tu m’enflammes ; Guide ma voix, dieu des sens et des âmes : Je chanterai ces rivages charmants, Ton Elysée et le ciel des amants. Dans le séjour d’une éternelle aurore, Les soins de l’art, les prodiges de Flore, Ont embelli ces jardins enchantés, Asile heureux des tendres voluptés. Dans chaque objet, l’expression nature De l’union rend la vive peinture. Des bois profonds, des porriques ouverts. Les chants d’amour de mille oiseaux divers. L’onde et ses jeux, la fraîcheur et l’ombrage, De la mollesse offrent partout l’image Et font sentir, aux sujets de l’Amour, L’esprit de feu qui règne en ce séjour. Là, figurés par des marbres fidèles. Les dieux amants sont offerts pour modèles. Sous mille aspects leurs couples amoureux De la tendresse expriment tous les jeux. J’y vois Léda sous un cygne étendue, Neptune au sein d’Amymone éperdue, Vénus aux bras d’Adonis enchanté. Tout est modèle, et pour être imité, Fait une loi : tout amant qu’il excite, Voit et jouit, plein du dieu qu’il imite, Et l’on entend, dans les bois d’alentour, La voix mourante ou le cri de l’amour, Et l’on entend ces concerts qui résonnent : Hymne aux plaisirs, gloire aux dieux qui les Suivons des lois dont l’empire est si doux. Adorons-les, ces dieux faits comme nous. Viens, dit l’amour, parcourons ces ombrages; Vois du plaisir les mobiles images Te retracer les plus riants tableaux, Au fond des bois, sur les prés, dans les eaux. Partout ici le dieu de la tendresse, Renouvelé, multiplié sans cesse, Se reproduit sous les formes qu’il prend. Toujours le même, et toujours différent. Loin de ses sœurs, une Grâce timide Suit dans les bois un faune qui la guide : Tendre et farouche, elle veut et défend, Contient le faune à demi triomphant. Sûr de l’attaque, il permet la défense, Pour mieux jouir, suspend la jouissance, Prépare, amène, augmente le désir Par ces baisers, précurseurs du plaisir. Vainqueur soudain de l’effort qu’elle oppose, Il ose tout, et peut tout ce qu’il ose. O changement ! ô puissance d’amour ! C’esr Aglaé qui, brûlanr à son tour. Ne rougit plus de parler et d’entendre, S’émeut, arrive»au transport le plus tendre. Connaît l’amour et pardonne à l’amant. Le possesseur, maître encor du moment. Nourrit un feu qui se consume en elle. Echo répond aux soupirs de la belle ; Sa voix se perd, celle d’Echo s’enfuit. Et le silence en dit plus que le bruit. Ces sombres lieux, dit le dieu du mystère, Marquent la loi que j’impose à Cythère. L’amant heureux, qui veut l’être longtemps, Fuit du soleil les rayons éclatants. Dans un jour doux, ni trop vif ni trop sombre, La nudité veut les gazes de l’ombre; L’œil qui voit moins en croit voir plus d’attraits ; La beauté même a toujours ses secrets. Du dieu du jour Vénus fur adorée, Mais trop d’éclat effraya Cythérée ; Et la déesse, évitant ses regards, Pour se cacher, prit les tentes de Mars. Couple amoureux, par cette loi prudente. Le péril cesse, et le plaisir augmente. Redoutez donc le coup d’œil hasardeux D’un examen fatal à tous les deux.
Ce poème nous invite à réfléchir sur les beautés et complexités de l’amour. En redécouvrant L’Art D’aimer, n’hésitez pas à partager vos impressions et à plonger plus profondément dans l’univers poétique de Pierre Joseph Bernard.

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