Hors !
Usurpateur et impur
Dès le premier envol.
Oiseau de mort sur nos sables
Un arc en feu te tuera.
Car es-tu revenu, toi que l’air même a renié.
Toute aile cessante à l’instant du souffle immédiat ?
Dépossédé,
Tu as laissé le vent des nuits éteindre
En toi la flamme qui a mémoire dans l’éternel.
Tu ne peux y survivre
Le
Verbe t’ayant déserté
Déchiré dans le silence
Et sacrilège au grand jour !
Récitant des causes perdues,
Te voilà pris au piège
De signes périssables
Les réseaux tressés dans le temps…
La
Parole, le
Désert et rien d’autre sur nos lèvres.
Qu’atteindras-tu sophiste.
Qui trahis tant de voix sinon
Plus haut
Ton destin nu
De double mort
Hors tout langage ?
II
–
Que d’élusions n’as-tu pas consenties
Dans ton récit, multiple, sans garant.
Notre regard, pour voilé qu’il doive être
Sait de tes ruses
L’affût et le plein jour.
–
Nudité, mon mirage où le désir s’irise,
J’ai joué ma raison contre ton marbre mort
Et surpris dans sa nuit
Ta chair, pulpe d’ivresse interdite ô cerise.
–
S’il est un leurre, ce sera celui Étranger à nous qui avons racine
D’un amour rêvé qui n’a point flambe
En éternité, ou en feu de joie.
–
Je me souviens d’une nuit sans âge que nul soleil en moi
jamais ne peut éteindre.
Un fugitif trouvait refuge auprès de l’Étrangère immémoriale,
Contre la loi du sang, contre la loi des autres.
Rencontre infinie l’éclair d’un instant
Dans le pressentiment d’un souffle transparent
Où la mort se fût abolie…
–
Le sang est en toi témoin et partie
Dans le dédale pour nous sans mystère
Où tu t’es perdu entre chien et loup
D’un combat faussé d’ombres, de méandres patiemment lovés.
Or tu ne sais plus
Si tu fus jamais chasseur ou gibier.