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Solitude sous un temple ancien

Au cœur des montagnes silencieuses, un temple ancien abrite les vestiges d’un passé mystérieux. C’est ici qu’un peintre solitaire, hanté par la perte et la quête de l’absolu, rencontre son destin. Ce poème explore les thèmes de la création artistique, du sacrifice et de l’éternel conflit entre l’amour et la gloire.
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Le Dernier Crépuscule du Peintre Solitaire

Au cœur des monts où gronde l’éternel silence,
Un temple oublié dresse ses flancs rongés de mousse,
Colonnes fracassées sous le poids des années,
Gardiennes d’un secret que la pierre a pleuré.

Là vient errer un homme au regard de tempête,
Portant en lui les cendres d’une palette muette :
Peintre dont les doigts froids, jadis aimés des Muses,
Cherchent en vain la grâce que le destin refuse.

Ses toiles sans éclat, spectres de couleurs mortes,
Répètent en écho les sanglots de ses portes.
Il marche, il appelle, il supplie les vestiges :
« Ô murs qui fûtes saints, donnez-moi un prodige ! »

Les dieux sans visage ont entendu sa plainte,
Le vent porte à son front des murmures d’empreinte :
« Cherche au-delà du voile où s’abreuve l’absence,
L’œuvre qui naîtra de ton essence offerte… »

Dans la nef aux arceaux blessés de lumière pâle,
Il découvre l’autel où dort une ombre mâle,
Cœur de jaspe noirci par les siècles d’attente,
Et sur le marbre froid – un pinceau d’or qui chante.

L’artiste tend la main vers l’instrument sublime,
Quand une voix surgit des entrailles de l’abîme :
« Prends ce stylet divin, enfant de la détresse,
Mais sache qu’en tes veines coulera son ivresse.

Chaque trait immortel que ta main tracera
Boira le sang vermeil dont ton cœur se vidangera.
Choisis : fuis cet instant, ou deviens légende sombre –
L’amour ou la gloire… tu ne peux avoir les deux. »

Il pense à Elle alors, douceur évanouie,
Celle dont les cheveux berçaient ses nuits d’insomnie,
Muse aux yeux de pervenche offerte au loup marin,
Qui repose à jamais sous les lins du destin.

« Je n’ai plus que l’encre des ombres pour lui plaire,
Faites de mon supplice un chant pour la lumière ! »
Le pacte est scellé dans un éclair de brume,
L’artiste devient l’onde où le pinceau s’allume.

Il peint. Il peint sans trêve, envoûté par le rite,
Des fresques où palpite un univers maudit :
Ciels déchirés de rouge, forêts de lys funèbres,
Et au centre – son âme enlacée aux ténèbres.

Chaque coup de lumière arraché à la nuit
Est un fil de sa vie qui se défait sans bruit.
Il crée un paradis où dansent ses mensonges,
Tandis que ses cheveux blanchissent en éponges.

Sur la voûte sacrée où pleurent les sirènes,
Il dessine son cœur percé de vingt poignées :
« Regarde, ô bien-aimée, mon ultime cantique,
Je t’offre l’infini en don mélancolique ! »

Mais quand vient l’aube froide effleurant les chapiteaux,
L’artiste n’est plus qu’une ombre aux membres squelettiques.
Son dernier souffle erre entre les pigments magiques,
Collabore avec l’œuvre – chef-d’œuvre terminal.

Le temple tout entier respire sa peinture,
Les dieux ont recueilli sa mortelle peinture.
Sur l’autel déserté, le pinceau d’or se tait,
Couvrant d’un linceul blanc le corps déjà défait.

Et dans la grande nef où persiste un sourire,
Chaque couleur murmure un amour qui s’abrège :
« J’ai choisi de mourir pour que vive ton rêve,
Ô toi qui ne verras jamais ce que je crève… »

Les siècles ont passé. Les voyageurs épris
Pleurent devant la fresque où saigne un paradis.
Nul ne sait que ces rouges, ces bleus, ces ors sublimes
Sont les mots d’un adieu peint avec ses abîmes.

Le vent dans les décombres chante une élégie :
« Il voulut conquérir l’éternel pour s’y fondre,
Mais les dieux impitoyables, amants de la beauté,
N’aiment que les sanglots dont on les a gorgés. »

Ainsi repose-t-il, prince des métamorphoses,
Dans le tombeau de verre où l’Art seul dépose
Ceux qui, trop assoiffés d’absolu et d’azur,
Confondirent aimer et souffrir jusqu’au pur.

Et chaque nuit d’orage, quand le tonnerre gronde,
Son fantôme peint encore sur la voûte du monde,
Cherchant parmi les astres le visage perdu
Qui ne viendra jamais contempler son salut.

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Ce poème nous rappelle que l’art est souvent né de la souffrance et que la quête de l’éternité peut exiger un prix ultime. Réfléchissez à ce que vous seriez prêt à sacrifier pour laisser une marque indélébile dans ce monde. L’art, comme la vie, est un équilibre fragile entre la lumière et les ténèbres.
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Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr

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