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Kôyasan

Le poème ‘Kôyasan’ de Claude Michel Cluny nous plonge dans un univers où le temps semble figé, évoquant les thématiques de la mémoire et de l’immobilité. Écrit au XXe siècle, ce poème se distingue par sa profondeur émotionnelle et son exploration des éléments naturels comme symbole de l’existence humaine. À travers des images puissantes, Cluny réussit à capturer le dialogue entre l’homme et son environnement, questionnant notre place dans le monde.
Très haut, très loin perché vous trouverez un peuple de pierre, un peuple gris entassé sous les cryptomères et la fougère géante. Peuple impavide et froid qui
ne se remue pas. Ou ne se remue plus. Définitif. Assis aux marches de l’infini. Qu’il se couche ou qu’il se brise, cela n’est plus de son fait. On le croirait occupé à
mâcher, puis à recracher la brume, indifférent aux désordres de ses assises et au tumulte du monde. Mais la seule voix des gongs — bulles cuivrées qui montent du
fond des années et viennent mourir ici dans le silence —, la voix des gongs parle-t-elle seulement du monde ?
On accède à leur domaine par une vallée que borne l’inutilité de lanternes vides et d’autels sans offrande. La pensée par là nourrit de grands corbeaux pouilleux.
Ils volent pour elle. Ils lui rapportent, dociles, en partage, la paille et l’écorce insanes de l’en-delà.
En conclusion, ‘Kôyasan’ offre une réflexion profonde sur le rapport entre l’immuable et le transitoire. Les lecteurs sont invités à méditer sur leurs propres souvenirs et à explorer davantage les œuvres de Claude Michel Cluny, qui éveillent en nous des émotions complexes et une connexion à la nature.

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