La Marée des Destinées
2. Un voyageur solitaire, l’âme en quête, se lève.
3. Dans l’azur enfiévré, où grondent vents et vagues,
4. Son cœur, de serments noués, en silence divague.
5. Errant à travers l’ombre d’un destin sans retour,
6. Il porte en lui l’écho d’un amour vain, sourd.
7. Ses yeux voilés par larmes, reflets d’un passé,
8. Se noient dans l’infini d’un ciel trop tourmenté.
9. Au creux d’un souvenir, se dresse un doux serment,
10. Promesse d’éternité, scellée en un moment,
11. Mais le temps, en ses machinations, se joue des volontés,
12. Et brise l’astre d’amour, en amères fatalités.
13. Le vent, messager antique, murmure des lamentations,
14. Rappelant jadis, en échos de solennelles passions,
15. La voix d’une dame aux traits d’une grâce sublime,
16. Dont l’âme s’était offerte en un pacte légitime.
17. Dans le regard du voyageur, brûle une flamme immuable,
18. Un sentiment qui, malgré l’orage, se veut inaltérable.
19. Sous le poids de l’errance, le serment jadis juré,
20. Se fragmente en mille astres, en éclats désormais brisés.
21. Ô mer en furie, miroir cruel des passions,
22. Tu portes en ton tumulte le chagrin de nos orsions.
23. Tes flots, en furie, s’élancent en tempêtes sanglantes,
24. Et consument en un fracas nos âmes vacillantes.
25. Jadis, dans un soir clair, aux reflets de pourpre et d’or,
26. Il avait vu sur la plage l’amour qui venait d’aurore,
27. La belle aux yeux d’argent, muse d’un bonheur fuyant,
28. Qui sut, d’un mot tendre, par son charme l’enivrant.
29. « Mon cœur, disais-je, par-delà l’horizon cruel,
30. T’est voué en serment, bien plus fort que le ciel. »
31. Dans l’ombre de l’éternel, nos âmes se jurèrent,
32. Un avenir radieux, malgré vents et pierres.
33. Mais l’ordre des astres, en sourdine conspirateur,
34. Tissa sur nos chemins l’inéluctable malheur,
35. Car le sort, en furie, déchira notre manteau,
36. Et laissa en nos cœurs le sceau d’un douloureux chaos.
37. Seul sur les flots sombres, le voyageur se lamente,
38. L’instant s’égrène lentement en notes pesantes.
39. Chaque vague qui se brise, en un fracas de douleur,
40. Évoque le serment vaincu et l’ombre de son ardeur.
41. « Ô mer, complice funeste de mes tourments fidèles,
42. Dis-moi pourquoi nos amours se meurent sous tes ailes? »
43. Le vent lui rend, en échos d’une voix incertaine,
44. Des réponses qui se perdent en plaintes souveraines.
45. L’horizon, embrasé, s’efface en armes de feu,
46. Tandis que le ciel se fend, dévoilant ses cieux,
47. Où jadis brillait l’étincelle d’un tendre espoir,
48. Maintenant se consume un rêve qui veut choir.
49. Le souvenir d’elle, tel un astre lointain, sublime
50. Le charme disparu d’un serment aux accords intimes,
51. Résonne en chaque vague, en chaque soupir de sel,
52. Tant que le destin persiste à jouer son duel cruel.
53. Sur le pont frissonnant du navire en perdition,
54. Il contemple l’écume en une funeste oraison.
55. Le ciel se confond en cendre sous l’assaut des flots,
56. Et la solitude s’accompagne de ses maux.
57. La tempête en furie, en cadence retrouvée,
58. Écrit sur l’écume une odyssée désespérée.
59. Chaque éclair qui fend la nuit, tel un douloureux fil,
60. Rappelle le serment brisé, l’amour aux reflets exil.
61. « Ô destin, pourquoi m’arracher celui que j’aime? »
62. Pleure-t-il, infortuné, sous l’averse extrême.
63. « Tandis que l’onde s’emporte ce que la vie chérissait,
64. Le serment de nos cœurs se mire en larmes oubliées. »
65. Dans le tumulte des heures, l’âme égarée s’interroge,
66. Cherchant une lueur, un écho qui l’engorge.
67. Pourtant, le silence, irréversible et cruel,
68. Scelle les voix des amants, éteint tout rituel.
69. L’horizon s’incarne en détresse infinie,
70. Comme un vaste abîme aux promesses fanées, réunies.
71. Les souvenirs en bandoulière, aux reflets des beaux jours,
72. S’effacent peu à peu, dans l’étreinte des tourments sourds.
73. Son regard se voile alors d’un deuil indicible,
74. Celui d’un serment trahi, d’un amour invincible
75. Qui se voit dissous, hélas, par l’implacable destin,
76. Comme la mer, en furie, avale un rêve marin.
77. Il évoque, en un murmure, l’heureux temps révolu,
78. Où main dans la main, nos cœurs jamais ne se fuyaient,
79. Quand la vie, ensorceleuse, en passion les unissait,
80. Et, dans un serment sacré, l’avenir se dessinait.
81. Mais le vent, en son orgueil, renverse la mémoire,
82. Brisant en silence la clarté de cet espoir.
83. Chaque rafale le hante d’un douloureux refrain
84. Qui ébranle son serment, éteint l’éclat du chemin.
85. L’horizon s’assombrit, se noie en cendres incertaines,
86. Et le voyageur, aux gestes lents et aux prières vaines,
87. Se perd dans le dédale d’une nuit sans retour,
88. Où l’amour impossible s’efface en un lourd détour.
89. Dans un ultime murmure, il se confie au vent :
90. « Si seulement je pouvais revivre l’instant présent,
91. Où, auprès de ma bien-aimée, j’avais fait le serment
92. De sceller nos âmes en un pacte indéfectible, ardent. »
93. La mer, en écho lugubre, répète ces sonorités,
94. Puis recueille en ses flots les espoirs désenchantés.
95. Ainsi se joue le drame d’un amour hors de portée,
96. Que la tourmente du destin vient cruellement briser.
97. Aux abords du naufrage, la fureur des éléments,
98. Dévoile en venin cruel les derniers serments d’antan.
99. Le navire vacillant, en proie aux affres du destin,
100. Emporterait pour toujours le vœu de ce cœur chagrin.
101. Alors que s’efface la lumière d’un jour mourant,
102. Le voyageur contemple en pleurs le firmament,
103. Où se mêlent les regrets en volutes incertaines,
104. Et l’ombre d’un serment, aux splendeurs désormais vaines.
105. « Ô mer, cruelle amante, aux charmes si volages,
106. Pourquoi ravis-tu l’amour en ces funestes naufrages? »
107. S’exclame-t-il, désespéré, face aux clameurs du temps,
108. Témoignant d’un serment, d’un bonheur maintenant errant.
109. Les vagues en furie, en cadence de tristesse,
110. Se dressent en funèbres murailles d’amertume et de détresse.
111. La voix du passé résonne en échos incertains,
112. Sculptant en son sein les contours d’un chagrin.
113. Dans le fracas des flots, chaque onde se fait miroir
114. Des serments jadis gravés, du bonheur illusoire.
115. Et le cœur meurtri, égaré en sa quête infinie,
116. Songe à l’amour fuyant, à sa promesse dénie.
117. Le temps s’étire en pleurs sur l’horizon obscur,
118. Tandis qu’en sa prière il espère un trait de futur
119. Où pourrait renaître le fragment d’un doux rêve,
120. Hélas, la destinée implacable tout achève.
121. Sa main crispée sur la barre, aux doigts crispés de fer,
122. Il lutte contre le sort, contre l’inéluctable hiver;
123. Mais la mer se rit de lui, en ondulant sans pause,
124. Et l’envahit de ses flots, en une douloureuse prose.
125. Dans une ultime révérence aux fastes d’un passé,
126. Il murmure le serment que nul destin n’a su garder:
127. « Si jamais l’amour renaît en un jour, en un matin,
128. Repensé par le temps, sur la rive d’un chemin divin. »
129. Mais le ciel s’assombrit, en un poème d’amertume,
130. Et le vent, complice infidèle, disperse en brume
131. La douce musique d’un serment qui s’évanouit,
132. Telle une étoile mourante, qu’un destin abolit.
133. Alors le navire, hélas, s’effrite en éclats de foi,
134. Porté par le tumulte et le fardeau de ses émois.
135. Le cœur du voyageur, en un dernier sanglot, se brise,
136. Face à l’inévitable fin et la tristesse exquise.
137. Le temps, en funeste sculpteur, a taillé le destin,
138. Et l’amour impossible, en un serment déchu, s’éteint.
139. S’évanouit dans le vent, dans l’ouragan des regrets,
140. Laissant en son sillage l’empreinte douloureuse des attraits.
141. Au matin blême et froid, le ciel pleure en silence,
142. Témoignant du sacrifice d’une noble espérance.
143. La mer, encore en furie, emporte le dernier soupir
144. Du voyageur égaré, dont l’amour ne peut s’unir.
145. Dans les limbes du temps, le serment se fait légende,
146. Un écho de passion, dans la nuit moribonde,
147. Rappelant à nos cœurs, en une infinie complainte,
148. Que l’amour quand il est vain, en sa mort se fait étreinte.
149. Ainsi se clôt l’épopée d’un cœur en sursis,
150. Brisé par l’orage obscur d’un destin sans répit,
151. Et dans l’ombre éternelle où s’efface la clarté,
152. Le serment refoulé s’enfuit, tel un adieu fatal, murmuré à l’éternité.
153. Ô toi, lecteur attentif, aux yeux de l’espérance,
154. Que résonne en ton âme cette triste révérence :
155. L’amour, par sa nature, parfois se voit condamné
156. À vivre dans l’impossibilité d’un serment renié.
157. Que dans ton cœur, malgré la douleur de la fin,
158. L’écho de ce voyage te porte vers un matin
159. Où, à travers la tempête de nos amours contrariés,
160. Se cachera peut-être encore l’ultime clarté.
161. Mais hélas, dans l’instant où s’éteint l’espoir ardent,
162. Notre héros, sur l’onde, s’abandonne aux tourments;
163. Les flots le bercent, le consument en un dernier cri,
164. Et dans leur tumulte fatal, son âme s’enfuit.
165. Là, sous l’immensité du ciel en lambeaux déchiré,
166. Se fondent les serments d’un amour jamais achevé,
167. Et le vent, en funeste lamento, fredonne en secret,
168. L’histoire d’un voyageur, éphémère et complet.
169. Ô mer impitoyable, témoin des amours sincères,
170. Dans ton sein redouté gît l’écho des âmes amères.
171. Chaque écume chuchote la splendeur d’un passé,
172. Où le serment d’un cœur brave fut jadis proclamé.
173. Que le temps se souvienne, en un ultime adieu,
174. Des promesses envolées, des serments sous les cieux;
175. Que l’amour impossible, dans sa lutte avec le sort,
176. Fasse naître en nos esprits une tristesse d’or.
177. Du bout de l’horizon s’efface la silhouette
178. Du voyageur déchu, aux illusions jamais complètes,
179. Et, dans le fracas des vagues, son histoire s’inscrit,
180. Un chant mélancolique, douloureux et inouï.
181. Ainsi se meurt en silence, dans un ultime soupir,
182. Un cœur épris d’amour et d’un éternel désir;
183. Écho des serments brisés, murmure d’un adieu funeste,
184. Le voyageur s’abandonne aux abysses de l’astre.
185. À l’orée d’un nouveau jour, dans le froid de l’abîme,
186. La mer engloutit en silence les derniers vers sublimes;
187. Et, dans la nuit immuable, où se fondent les regrets,
188. L’amour impossible, à jamais, se tait.
189. Que la mémoire, en échos, garde le chant de cette vie,
190. Où l’espoir et la passion furent vaincus par l’agonie;
191. Que le serment, comme un souvenir aux couleurs d’or,
192. Resplendisse, malgré tout, dans la douleur du décor.
193. Ô lecteur, prends en ton sein cette triste élégie,
194. Témoin d’un amour perdu, d’un serment qui s’enfuit,
195. Et sais qu’en chaque instant, même lorsque tout se perd,
196. Le souvenir d’un serment en nos cœurs demeure à jamais cher.
197. Ainsi, sur les flots en furie, se conclut l’histoire,
198. D’un voyageur en exil, épris d’un illusoire espoir;
199. Son serment, brisé en éclats par l’inexorable destin,
200. Vit encore en nos âmes, comme un triste refrain.