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Parfois On Reconnaît la Présence d’un Mort.

Ilarie Voronca, poète surréaliste du 20ᵉ siècle, nous offre dans ‘Parfois On Reconnaît la Présence d’un Mort’ une plongée dans l’expérience de la mémoire et du deuil. À travers des métaphores riches et une atmosphère éthérée, le poème évoque cette présence subtile des défunts qui continue à influencer les vivants. En traitant du thème universel de la perte et de la nostalgie, Voronca parvient à capturer une essence profonde et touchante, faisant de ce poème une œuvre intemporelle.
PARFOIS on reconnaît la présence d’un mort. Il n’a ni mains ni visage. Il est ce brouillard Qui enveloppe doucement les maisons, les objets, les visiteurs Réunis là. Il est peut-être cette lumière qui filtre de la chambre à côté. Ni signes. Ni voix. Mais un espoir indéfini. Qui annonce un monde meilleur. Cette présence D’un mort bienveillant comme un nom qu’on voudrait dire Mais qu’on a oublié. Ou comme une écriture secrète qu’on ne sait plus faire réapparaître. Non, il n’a que faire de nos sens. Invisible? Visible ? Mais il nous oblige à parler bas. Il nous approche Les uns des autres. « N’ayez pas peur ». Il se tient là Avec cette bonté immense dont il voudrait nous faire part. Au lieu de l’oreille qui entend voudrais-tu être la chose entendue Et au lieu de l’œil qui voit, ce contour qui est vu ? Non pas le sens, mais l’arôme. Non pas La bouche, mais ce goût amer ou doux, ce goût d’herbes. Il n’y a rien dans cette paume. Il n’y a rien Sous ce front. Non, il n’y a rien sous l’écorce De ces pieds immobiles. Le vivant, le mort Sont ailleurs. Ils ne sont jamais là, où nous croyons les voir. Une brume douce. Une aube qui se lève. Et ce moment qui s’enfuit. Et cet appel Faible d’un oiseau. Très tard quand il fait jour On se rend compte qu’il a été là comme une aurore déjà lointaine. « Rien de changé ? » Les miroirs, les objets nous retrouvent « Quelques cheveux gris aux tempes » mais ce n’est rien. Un sourire plus triste Et néanmoins le visage a gardé une empreinte Comme sur les feuilles, une première rosée à peine visible. C’est aussi que parfois dans la rue il arrive Que l’on sente avoir rencontré quelqu’un. On le cherche Du regard au-dessus de la foule. Il n’y a personne. Et pourtant On est sûr qu’un ami est là. Et l’on éprouve tout à coup une gêne, une tristesse indéfinissable. Qu’avait-il à nous dire ce mort cher ? Quel navire Perdu loin sur les mers ? Quels peuples Nous faisaient signe par sa voix ? Mais les mailles De nos paroles furent trop larges pour retenir son silence. Cette fumée qui plane au-dessus de nos têtes. Ce vol Comme un bruit qui s’efface. Et les ombres amicales Et ces hymnes pour saluer une terre libre. Cette douce protection, sans paroles, d’un mort. Ne sont-ce pas les murs qui s’étendent comme des ailes ? N’est-ce pas cette chambre qui se donne au brouillard ? Et l’homme jeune sur l’épaule duquel le vieillard s’appuie Et le temps nouveau qui mène vers l’amour tous les mots anciens. Nous allons tout à l’heure nous mêler nous aussi aux brumes, Au bruissement imperceptible de ce fantôme vaste, Et nous serons nous-mêmes la présence d’un mort Qui veillera près des hommes heureux, de l’avenir. Cette fumée qui plane au-dessus de nos têtes. Ce vol Comme un bruit qui s’efface. Et les ombres amicales Et ces hymnes pour saluer une terre libre. Cette douce protection, sans paroles, d’un mort. Ne sont-ce pas les murs qui s’étendent comme des ailes ? N’est-ce pas cette chambre qui se donne au brouillard ? Et l’homme jeune sur l’épaule duquel le vieillard s’appuie Et le temps nouveau qui mène vers l’amour tous les mots anciens. Nous allons tout à l’heure nous mêler nous aussi aux brumes, Au bruissement imperceptible de ce fantôme vaste, Et nous serons nous-mêmes la présence d’un mort Qui veillera près des hommes heureux, de l’avenir.
La lecture de ‘Parfois On Reconnaît la Présence d’un Mort’ invite à une réflexion profonde sur nos propres relations avec ceux qui ne sont plus. Le poème nous rappelle que les souvenirs et les liens affectifs perdurent au-delà de la mort. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres d’Ilarie Voronca pour découvrir davantage ses réflexions poétiques sur l’existence et le passage du temps.

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