Le poème ‘Stances’ de Théophile de Viau, rédigé au début du XVIIe siècle, incarne une exploration délicate de l’amour et du désir. Dans un cadre intime, l’auteur exprime ses sentiments ardents avec une poésie riche et sensorielle. Viau, souvent considéré comme un poète épris de passion, parvient à capturer des moments de tendresse et de souffrance, faisant de ce poème une œuvre incontournable pour ceux qui s’intéressent à la poésie amoureuse.
Quand tu me vois baiser tes bras, Que tu poses nus sur tes draps, Bien plus blancs que le linge même ; Quand tu sens ma brûlante main Se promener dessus ton sein, Tu sens bien, Cloris, que je t’aime. Comme un dévot devers les cieux, Mes yeux tournés devers tes yeux, A genoux auprès de ta couche, Pressé de mille ardents désirs, Je laisse sans ouvrir ma bouche Avec toi dormir mes plaisirs. Le sommeil aise de t’avoir Empêche tes yeux de me voir, Et te retient dans son empire Avec si peu de liberté, Que ton esprit tout arrêté Ne murmure ni ne respire. La rose en rendant son odeur, Le soleil donnant son ardeur, Diane et le char qui la traîne, Une Naïade dedans l’eau, Et les Grâces dans un tableau, Font plus de bruit que ton haleine. Là je soupire auprès de toi, Et considérant comme quoi Ton œil si doucement repose, Je m’écrie : Ô Ciel ! peux-tu bien Tirer d’une si belle chose Un si cruel mal que le mien ?
À travers ‘Stances’, Théophile de Viau nous rappelle l’intensité des émotions humaines, où amour et douleur coexistent. N’hésitez pas à découvrir d’autres œuvres de cet auteur fascinant et à partager vos réflexions sur ce poème touchant.