back to top

Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .

Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.

⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.

Profitez-en !

Partagez votre talent avec nous ! ✨ Envoyez vos poèmes et histoires via ou utilisez ce formulaire.
Tous les styles sont bienvenus, tant que vous évitez les sujets sensibles. À vos plumes !
Article précédent
Article suivant

Hiver

Le poème ‘Hiver’ d’Édouard Glissant est un chef-d’œuvre qui capture l’essence de l’amour et de la nostalgie à travers des images puissantes et évocatrices. Glissant, un poète et penseur majeur du 20ᵉ siècle, utilise ses vers pour explorer le lien entre l’individu et son environnement, tout en réfléchissant sur le passage du temps et la perte. Découvrez comment ce poème résonne avec les émotions universelles de la résistance et de l’amour face aux défis de la vie.
J’arriverai le soir dans une chambre chaude — et
Tu y seras brûlante et douce.
Quand le merle sifflait dans l’herbe et que le vent
Rongeait d’éternité les pierres de nos gros murs,
C’était pour nous la fête et tout s’accomplissait.
Nous connaissions le temps,
Pour avoir attendu avec l’eau sous la terre
Et nous savions
Le façonner autour de nous comme le temple
Et qu’il résonne de notre cri.
Plus tard le cours des jours et la terrible absence
Et te porter encore,
Pesant de tout le poids
Des lieux vacants de toi.
Te porter plaie brûlante ouverte sur la ville
Et craindre.
Mais maintenant le temps
S’incurve autour de nous
Et toi présente.
Les vagues de la joie, le chant
Comme des pierres délivrées,
Le sourire
Ou plutôt l’obole des visages,
Et l’aventure
De tant s’aimer.
Toute fête a ses cris et nous avions les nôtres.
Puisqu’ils pouvaient enfin
Avoir passage dans la gorge
Et trouver l’air, emplir
Un coin de chambre, un pli de drap,
Ce n’était pas pour dire ou appeler,
C’était nos corps pressés d’aller plus loin encore,
D’arriver quelque part où plus rien ne se crie.
Mais non! la terre… la terre où tout se joue,
La terre chargée de nous.
Dehors le merle et sa chanson
Sont avec nous.
L’effort des céréales et l’eau des frondaisons,
L’offre impudique des chemins
Et tant de bois.
Mais nous ne pourrons pas, comme j’aurais voulu, Être un jour avalés par la carrière ouverte
Et descendre dormir à jamais dans la terre
Auprès des eaux profondes, sans lumière,
Chair contre chair, chaude contre le froid.
Dormir en caressant parfois le flanc de l’autre,
Quand le jaune se fait présent comme d’un fruit,
Devant les yeux fermés, dans le cerne de nuit,
Puis se serrer plus fort contre l’autre
Et sourire.
Ils n’étaient même pas francs comme des couteaux,
Ou des gueules levées sur vous pleines de dents,
Tous les touchers de la menace.
Ils n’avaient de visage que celui
Qu’ils te donnaient, fragile,
Autre déjà, presque livrée.
Il n’y avait bataille qu’en tes yeux
Agrandis, mais ne voyant plus
Vers le dehors — accaparés —
Voulant me voir et me savoir et ne pouvant,
Moi comme un fauve fou à la force inutile,
Trop pesant pour la lutte étrangère à ma rage,
Ailleurs, où tu retournais donc parfois.
D’autres étaient précis comme des maladies,
Avaient presque visage au dehors de la chambre
Et tout le poids de la bêtise.
Ils venaient de la force
Qui a pouvoir, dictée des lois, qui a les armes
Et tant de corps mécanisés.

Et nous, de nous savoir
Brasier pur et bonté pour les temps à venir,
D’avoir à nous tes yeux où les fauves les plus mornes
Ne seraient pas venus sans se réconcilier,
Nous n’en étions pas moins cernés
Hors la puissance : bons pour subir.

Ils t’auront pris tes jours, tes songes, tes sueurs,
Lassé tes yeux, courbé ton corps
D’arbuste brave,
Comme aux beaux jours,
La grisaille démente d’octobre.
Ce poème nous invite à réfléchir sur la façon dont nos souvenirs et nos relations façonnent notre existence, même dans les moments les plus froids. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres d’Édouard Glissant pour plonger dans sa riche imagination poétique.

💖 Soutenez notre travail ! 💖

Si nos poèmes et histoires ont touché votre cœur et apporté un peu de lumière à votre journée, nous vous invitons à soutenir notre projet, chaque don, même modeste, nous aide à continuer à créer et partager ces moments de douceur, de réflexion et d'émotion avec vous.
Ensemble, nous pouvons faire grandir cet espace dédié à la poésie et aux histoires, pour qu’il reste accessible à tous.

Merci de tout cœur pour votre générosité et votre soutien précieux. 🌟

➡️ Faites un don ici

Laisser un commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici