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Le Deluge
Dans ‘Le Déluge’, Marc-Antoine de Saint-Amant nous plonge dans une scène apocalyptique où l’humanité fait face à la fureur de la nature. Écrit au 17ᵉ siècle, ce poème illustre la fragilité de l’homme face aux éléments, tout en offrant une réflexion sur la condition humaine. C’est une œuvre significative qui résonne encore aujourd’hui, nous rappelant que l’harmonie entre l’homme et la nature est parfois mise à l’épreuve.
Là, de pieds et de mains, les hommes noirs de crimes Des arbres les plus hauts gagnaient les vertes cimes ; L’effroi désespéré redoublait leurs efforts, Et l’on voyait pâtir leurs membres et leurs corps. Ici, l’un au milieu de sa vaine entreprise, Pour son peu de vigueur contraint à lâcher prise, Blême, regarde en bas, hurle, ou semble en effet Hurler, tout prêt à choir du chêne contrefait ; Là, l’autre, plus robuste, empoignant une branche Qui sous le poids d’un autre en l’air imité penche, Fait que la branche feinte et s’éclate et gémit, Et trébuche avec eux dans l’onde qui frémit. Du sexe féminin les portraits lamentables, Donnant, quoique menteurs, des touches véritables, À bras tendus et longs soulevaient leurs enfants Sur le liquide choc des périls étouffants. Dans ce malheur commun, les bêtes éperdues Grimpaient de tous côtés ensemble confondues ; Les abîmes du ciel, versant toutes leurs eaux, Interdisaient le vol aux plus vites oiseaux ; En la laine d’azur la mer semblait s’accroître ; Les monts l’un après l’autre y semblaient disparaître, Et l’onde, encore un coup, triomphant des rochers, Respectait l’arche seule et ses justes nochers. Ceux qui de ce travail avaient vu les merveilles Avaient vu par leurs yeux suborner leurs oreilles, Car on croyait ouïr les cris et les sanglots Des nageurs vains et nus qu’on voyait sur les flots ; Et, sans le beau rempart d’une riche bordure De fruits, de papillons, de fleurs et de verdure, Qui semblait s’opposer au déluge dépeint, Un plus ample ravage on en eût presque craint. Les plus proches objets, selon la perspective, Étaient d’une manière et plus forte et plus vive ; Mais de loin en plus loin la forme s’effaçait, Et dans le bleu perdu tout s’évanouissait.
Ce poème nous incite à contempler notre place dans le monde et à réfléchir sur notre rapport à la nature. Pour ceux qui souhaitent explorer davantage la richesse de la poésie de Saint-Amant, ou partager leurs propres réflexions sur ce poème fascinant, n’hésitez pas à parcourir les autres œuvres de cet auteur remarquable.